FT-CI

Interdictions et déclarations

Les politiques et la mémoire de Rémi Fraisse

07/11/2014

Les politiques et la mémoire de Rémi Fraisse

Après l’assassinat, le gouvernement Hollande-Valls et ses alliés n’ont cessé d’accumuler les déclarations pour se dédouaner de toute responsabilité dans la mort de Rémi Fraisse. Alors que ce crime d’État est une attaque contre l’ensemble du mouvement social et le résultat d’une montée en puissance de la répression, de Notre-Dame-des-Landes au Testet en passant par le monde du travail et les quartiers, le gouvernement tente d’ériger « l’Etat de droit » en dernier rempart contre les mobilisations et manifestations dans toute la France, n’hésitant pas ã interdire la manifestations du 2 Novembre Place Stalingrad ã Paris à laquelle ont tout de même participé près de 300 camarades ayant pu passer les contrôles policiers

Cazeneuve et l’état de droit (dans ses bottes)

Après avoir fait pleurer dans les chaumières jeudi 30 octobre en déclarant « être dans la compassion sans être devant les caméras », Cazeneuve a tenté d’expliquer que « lorsqu’un événement de ce type se produit et que vous êtes ministre de l’Intérieur, vous interrogez votre conscience et les choses au plus profond de vous-même. Vous essayez de trouver les mots justes, et vous les adressez ã ceux auxquels vous devez les adresser, avec pudeur ». Cet « événement » n’est autre que l’assassinat par les forces de répression d’un militant pendant une manifestation contre un projet de barrage inutile. Ces « mots justes », Cazeneuve a eu l’occasion de les distiller le dimanche soir suivant la mort de Rémi, dénonçant alors « avec la plus grande fermeté » ces violences, énumérant « des dégradations dans la ville [de Gaillac] », « des drapeaux tricolores brûlés » et « un tag inscrit sur le Monument aux Morts ». Il justifie par la suite cet assassinat qui serait la conséquence du choix délibéré des manifestants d’avoir choisi la violence : « quelques centaines d’individus ont choisi une forme d’action particulièrement violente en affrontant délibérément les forces de l’ordre par des jets de projectiles, d’engins incendiaires et de produits corrosifs ». Le ministre termine solennellement en affirmant que « aucune cause, dans un État de droit, ne peut justifier ce déchaînement de violences répétées ».

Comme ã son habitude, le gouvernement en fait appel aux sacrosaints principes de la « République Française » défendant ainsi « l’état de droit » d’une démocratie bourgeoise rempart de la propriété privée d’une minorité censée incarner « l’intérêt général ». Pour Cazeneuve, « l’événement », la mort du militant, ne serait qu’un accident périphérique imputable ã une « bande de casseurs » qui n’aurait pas dû défier l’ordre établi.

Quand Duflot et Mélenchon ne se départissent pas de la défense de l’ordre républicain

Après avoir laissé Cazeneuve seul en première ligne pendant près de 48 heures, les attaques politiques se sont multipliées contre le gouvernement Hollande-Valls. EELV ont été les premiers ã allumer la mèche, Cécile Duflot, députée écolo, exigeant mardi 28 octobre « l’arrêt immédiat des travaux sur le barrage du Sivens et la mise en place d’une enquête claire et précise sur les agissements des force de l’ordre », constatant alors « que l’ordre public n’a pas été garanti afin de permettre l’expression de ce mouvement. » Sans se départir de l’ordre républicain, EELV se trouve dans l’impossibilité d’exiger autre chose qu’un arrêt des travaux et une réponse proportionnée des forces de police vis-à-vis des manifestants, rien d’étonnant pour d’anciens membres du gouvernement.

Le Parti de gauche a, dans la même veine que le parti écologiste, mais en plus radical, réclamé la démission de Bernard Cazeneuve : « c’est aux responsables politiques du maintien de l’ordre d’être sanctionnés. En République, la démission du ministre Cazeneuve est la seule façon pour le gouvernement d’assumer sa responsabilité ». Mélenchon place ainsi la seule question de la responsabilité du chef des forces de l’ordre pour demander la démission de Cazeneuve, « le maintien de l’ordre » étant légitime, seul le caractère disproportionné de la répression des manifestants posant problème. De même que « dans un régime démocratique, le premier responsable, le ministre » doit « démissionner », Mélenchon ne perd pas une occasion pour faire de la pub pour sa « VIème république » censée être plus « démocratique » que la Vème.

Hollande-Valls, good cop / bad cop : ACAB !

Face aux mobilisations et aux critiques ã sa gauche, Hollande-Valls n’ont eu d’autre choix que d’intervenir pour « calmer les esprits » tentant alors de dissocier « la mort d’un jeune » de ses « circonstances ». Hollande a précisé que « la première des attitudes, des réactions, c’est celle de la compassion ». Calme, recueillement et ordre devraient remplacer manifestation, indignation et démission de Cazeneuve. Une manœuvre déjà observée par le passé, lorsqu’en 1986 le tandem Mitterrand-Chirac s’était confronté à la mobilisation massive de la jeunesse contre le projet de loi Devaquet, où la détermination était encore plus forte après le tabassage ã mort par la police de l’étudiant Malik Oussekine [1]

Valls s’est empressé de relayer les interdictions de manifester et de souligner des « violences des manifestants » qui auraient entaché certaines manifestations, comme ã Nantes ce week-end. A Paris, seul le sit-in silencieux, sans slogans et de recueillement, à l’appel de France Nature Environnement et des parents de Rémi était autorisé, le rassemblement politique organisé Place Stalingrad étant interdit. La direction du NPA a choisi de ne pas appeler ã manifester et s’est désolidarisée du rassemblement interdit, à l’inverse du choix politique juste pris en juillet dernier de maintenir, en toute indépendance, l’appel ã participer aux manifestations de soutien au peuple palestinien interdites par le gouvernement [2]

Contre les appels au calme du « good cop-Hollande », contre les rodomontades du « bad cop-Valls », nous avons bien entendu participé aux manifestations politiques en la mémoire de Rémi. Que ce soit ã Toulouse, samedi, ã Sivens, dimanche, ou Place Stalingrad, ã Paris, nous étions présents pour dire non au crime du gouvernement Hollande-Valls pour que toute lumière soit faite sur le crime, pour mettre en place une commission d’enquête indépendante et exiger le départ de Cazeneuve.

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