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Violences policières aux Etats-Unis. Les mobilisations se poursuivent ã Baltimore
par : Gloria Grinberg

30 Apr 2015 | La ville de Baltimore est devenue le dernier épicentre des mobilisations contre les violences policières aux Etats-Unis après que Freddy Gray, un afro-américain de 25 ans, est décédé des suites de ses blessures à la colonne vertébrale lors d’une interpellation. Des manifestations ont eu lieu ã New York, Washington, Seattle et Boston et après les (...)
Violences policières aux Etats-Unis. Les mobilisations se poursuivent ã Baltimore

La ville de Baltimore est devenue le dernier épicentre des mobilisations contre les violences policières aux Etats-Unis après que Freddy Gray, un afro-américain de 25 ans, est décédé des suites de ses blessures à la colonne vertébrale lors d’une interpellation. Des manifestations ont eu lieu ã New York, Washington, Seattle et Boston et après les mobilisations pour Mike Brown et pour Walter Scott des dizaines de milliers de personnes commencent ã se mobiliser ã travers tout le pays pour exiger que justice soit faite pour Freddy.

Les manifestations du mercredi 27 avril se sont déroulées dans le calme, ã Baltimore, en dépit d’une énorme présence policière, et ce jusqu’au début du couvre-feu ã 22h. Les manifestants ont rejeté énergiquement les déclarations des autorités qui les ont qualifiés de « délinquants » après la révolte et les faits de violence de lundi. Parallèlement, des milliers de personnes se sont mobilisées ã New York en solidarité avec la manifestation de Baltimore. La manifestation était convoquée ã Union Square ou des arrestations ont été opérées en marge d’affrontements avec la police. D’autres manifestations similaires ont eu lieu dans d’autres grandes villes du pays comme Washington, où les manifestants se sont rapprochés de la Maison Blanche, ou encore ã Boston, ã Seattle et ã Denver.

Mercredi, après la première nuit du couvre-feu, alors que la ville était sous contrôle de la Garde Nationale, une mobilisation pour exiger que les problèmes sociaux et l’inégalité soient pris au sérieux par les autorités a donc été organisée. Le croisement des avenues W. North et Pensilvania, l’épicentre des affrontements, présentait un tableau bien différent de celui de lundi mais restait marqué par la forte présence policière, les blindés et les hélicoptères de surveillance.

D’après le porte-parole de la police de la ville, Eric Kowalcyzk, 35 personnes ont été arrêtées pour ne pas respecter le couvre-feu mercredi contre 200 qui avaient été interpellées lundi. Pour les habitants de Baltimore, « la violence n’est pas justifiable, mais ce qui s’est passé ici doit servir pour le pays voie qu’il est temps d’agir, de mettre fin à la répression policière, à l’exclusion et ã commencer ã offrir une meilleure éducation et des postes de travail de qualité ».

En effet, l’explosion sociale ã Baltimore a mis en lumière, une nouvelle fois, les conditions de vie des afro-américains. Même des médias aussi droitiers que CNN ont dû évoquer le fait que « la jeunesse pauvre de Baltimore vit pareil ou pire que la jeunesse du Nigéria ». Sandtown-Winchester, le quartier où Gray a grandi, est l’un des plus pauvres de la ville ; beaucoup de maisons sont vides ; le pourcentage de gens qui ont séjourné en prison est le plus élevé de l’Etat de Maryland et il y a un chômage endémique. Selon Lisa Lucas, militante de la communauté afro-américaine, « le déclencheur de tout ceci, c’est la frustration. Pendant des années on a laissé dans l’abandon ces quartiers, une grande partie de la population de Baltimore. La majorité des gens ont demandé des améliorations pacifiquement mais on est en train de les criminaliser tous ».

Pour le moment la ville retient son souffle à l’attente du rapport sur la mort de Freddy Gray qui sera présenté par la police au procureur sur les évènements, qui continuent ã être non élucidés. Le procureur analysera les conclusions et décidera s’il procède ã des mises en examen, même s’il n’y a pas encore de date précise pour le procès et que l’on ne sait toujours pas quand ce rapport sera rendu public.

Pour sa part, Barak Obama continue avec sa rhétorique selon laquelle les Etats-Unis ont connu « d’énormes progrès » ces dernières années par rapport aux discriminations. Obama a voulu présenter les Etats-Unis comme une nation « sans préjugés de race », et cela malgré le fait que les statistiques sur les assassinats de jeunes Noirs et Latinos de la part de la police sont toujours très élevées et que ces secteurs de la population ont les pires conditions de travail et touchent les salaires les plus faibles. Dans la plupart des cas de bavures policières qui sont arrivés au Tribunal Suprême, le gouvernement d’Obama s’est rangé du côté des agents et la politique suivie par le Département de Justice a été d’ouvrir des enquêtes et de les classer sans suite.

Les actions et la vague de violences de ces derniers jours rappellent les faits survenus en 1968 ã Baltimore, comme dans le reste des Etats-Unis, à la suite de l’assassinat de Martin Luther King. Ce vendredi 1er mai, dockers d’Oakland paralyseront le port pour dénoncer l’assassinat de Freddy Gray et la violente répression ã Baltimore et ce weekend d’autres manifestations sont prévus dans tout le pays.

30/04/15

 

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