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Les pilotes d’Air France font échouer le plan de délocalisation, mais la grève continue
par : Juan Chingo

27 Sep 2014 | La grève des pilotes d’Air France est historique pour différentes raisons. Débutée le 15 septembre, elle a battu le précédent record de durée qui remontait ã 1988. Avec sa détermination et son poids stratégique dans le secteur aéronautique, les grévistes ont obtenu mercredi dernier le retrait du projet de développement de Transavia Europe, sa filiale ã bas (...)
Les pilotes d’Air France font échouer le plan de délocalisation, mais la grève continue

La grève des pilotes d’Air France est historique pour différentes raisons. Débutée le 15 septembre, elle a battu le précédent record de durée qui remontait ã 1988. Avec sa détermination et son poids stratégique dans le secteur aéronautique, les grévistes ont obtenu mercredi dernier le retrait du projet de développement de Transavia Europe, sa filiale ã bas coût.

Celle-ci aurait permis l’ouverture de bases pour la compagnie hors de France et de Hollande, avec des législations du travail dans les pays concernés moins favorables que celles en vigueur actuellement.

Cette première défaite du plan de délocalisation est un véritable signal d’alarme en France et en Europe, en cette période où le gouvernement a dit qu’il n’y a rien d’autre ã faire que réformer et s’attaquer aux conquêtes sociales conquises sur des décennies.

La direction et Matignon veulent faire plier les syndicats

Ayant réussi ã faire passer le plan Transform 2015 comme une lettre à la poste, sans que cela ne suscite de véritable grève, avec 8000 suppressions de postes dont 550 chez les pilotes, le PDG d’Air France Alexandre de Juniac était bien confiant. Il a cependant commis une grave erreur de calcul : il n’a pas anticipé la détermination des pilotes. Se voyant obligé de faire machine arrière sur une partie essentielle de son plan de transformation de KLM-Air France sur le marché très concurrentiel du low-cost européen, il cherche maintenant ã imposer ses conditions dans le volet Transavia France. Mais les pilotes ne sont pas disposés ã céder facilement. La création d’un statut de pilotes commun ã Air France, Transavia et Hop ! dans le court et le moyen-courrier avait en effet été la revendication initiale du conflit.

Face ã cette détermination, la direction d’Air France a pesé de tout son poids pour en finir avec cette grève. Une opération menée, de l’aveu même de la direction de la compagnie, main dans la main avec le premier ministre, Manuel Valls.

Pour la victoire des pilotes d’Air France !

Le secteur stratégique des transports semble être aujourd’hui le premier secteur de la classe ouvrière ã relever la tête depuis que le gouvernement de Hollande est en place, lequel compte sur la bienveillance des directions syndicales qui font tout pour éviter le confit, utilisant comme excuse le fait que c’est un gouvernement de “gauche”.

La grève de la SNCF en juin dernier, même si elle s’est terminée par une défaite partielle face ã un plan de réforme qui doit s’appliquer concrètement dans les prochaines années, avait déjà montré une nouvelle combattivité dans ce secteur clé du prolétariat français. Maintenant, comme nous le voyons, ce sont les pilotes qui prennent de la hauteur. Dans la mesure où une victoire catégorique de ces derniers constituerait un signe d’encouragement ã toute la classe ouvrière, c’est non seulement le gouvernement et la direction comme on l’a vu, mais aussi les directions syndicales qui sont prêtes ã tout faire pour faire échouer cette grève. Ainsi les responsables de FO et de la CFDT attisent un sentiment anti-pilotes afin d’empêcher que d’autres secteurs des travailleurs aéronautiques s’unissent au mouvement. Ces briseurs de grève, véritables contremaîtres de la direction d’Air France, affirment de façon incroyable que les pilotes devraient aussi faire des efforts, que ce n’est pas seulement au personnel au sol de les prendre en charge. Ils les accusent de corporatisme et font tout pour miner leur mouvement, au lieu de s’appuyer sur lui pour faire reculer les plans de flexibilisation et de précarisation de la direction, qui affectent ã divers titres l’ensemble des travailleurs de l’entreprise.

La réalité est que, derrière sa fermeté apparemment retrouvée, le gouvernement de son côté, qui avait mis la pression sur la compagnie concernant son projet européen, craint que cette lutte ne réussisse, ce qui serait un véritable recul, pour la première fois depuis longtemps, dans l’offensive antiouvrière. Une telle victoire serait des plus encourageantes, non seulement pour les pilotes, non seulement pour les salariés de la compagnie, mais aussi pour le monde ouvrier dans son ensemble. C’est pour cela que cette lutte doit gagner !

27/09/2014

 

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