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Déclaration de la FT-QI : Halte aux attaques d’Israël contre le peuple palestinien !
17 Jul 2014 | Après une semaine de bombardements brutaux contre la population civile de Gaza, qui a fait au moins 172 morts (dont 36 enfants) et plus de 1500 blessés, le gouvernement israélien de Benjamin Netanyahu continue ã mener l’opération « Bordure protectrice », en même temps qu’il évalue l’intérêt du cessez-le-feu proposé par le gouvernement putchiste (...)
Déclaration de la FT-QI : Halte aux attaques d’Israël contre le peuple palestinien !

Arrêt immédiat de l’opération « Bordure protectrice » !

Halte aux attaques d’Israël contre le peuple palestinien !

Après une semaine de bombardements brutaux contre la population civile de Gaza, qui a fait au moins 172 morts (dont 36 enfants) et plus de 1500 blessés, le gouvernement israélien de Benjamin Netanyahu continue ã mener l’opération « Bordure protectrice », en même temps qu’il évalue l’intérêt du cessez-le-feu proposé par le gouvernement putchiste d’Egypte.

L’Armée israélienne a déclenché le 7 juillet dernier une énorme offensive contre le peuple palestinien de la Frange de Gaza. Rien que les deux premiers jours il y a eu 400 raids aériens et des attaques avec des missiles. Israël a lancé 400 tonnes d’explosifs qui ont détruit plus d’immeubles et d’infrastructures que sa dernière attaque en novembre 2012, lors de l’opération « Pilier de Défense » qui avait duré plus de 8 jours.

La menace d’une invasion terrestre pour « attaquer les infrastructures terroristes du Hamas » a provoqué l’exode massif de dizaines de milliers de palestiniens des zones frontalières au nord de Gaza. Beaucoup de ces expulsés se sont réfugiés dans des écoles ou des installations de l’ONU. Cependant, ce déplacement ne leur donne aucune garantie : plus de 50 immeubles de cette organisation ont été touchés par les bombes israéliennes, et cela bien qu’Israël possède leur coordonnées et connaisse parfaitement leur localisation.

L’attaque d’Israël contre la population de Gaza, où vivent 1,8 millions de personnes, a été « justifiée » par le kidnapping et l’assassinat de 3 jeunes israéliens, qu’Israël attribue au Hamas, même si aucune organisation n’a revendiqué les faits. A la suite de cet évènement un groupe d’israéliens extrémistes a séquestré et assassiné un jeune palestinien. Les deux actions sont, de fait, le résultat de la longue politique d’occupation lancée par Israël contre le peuple palestinien. Aujourd’hui, le gouvernement israélien justifie ses attaques en disant qu’il s’agit d’une réponse « défensive » contre le lancement de roquettes depuis Gaza contre des villes israéliennes. Il faut remarquer qu’après la disparition de ces 3 jeunes israéliens, le gouvernement de Netanyahu avait lancé une série d’attaques sélectives avec des missiles et incursions en Cisjordanie. Ces opérations ont entraîné plusieurs morts et 400 arrestations, pour la plupart des militants du Hamas. Il s’en est suivi d’importantes mobilisations en Cisjordanie, qui ont été réprimées par l’armée sioniste.

Les vrais raisons de l’attaque contre Gaza

Cette nouvelle escalade de la part d’Israël se produit après l’échec d’une nouvelle tentative de rétablir le soi-disant « processus de paix », qu’Israël, avec le soutien des Etats-Unis et de L’Union Européenne, n’a jamais envisagé de reprendre sous prétexte que sa politique n’est pas de négocier avec des « terroristes ».

La décision de cette offensive a été prise après une série de discussions à l’intérieur du gouvernement de Netanyahu, où c’est l’orientation de l’aile ultra-réactionnaire du gouvernement israélien qui s’est imposée. Cette fraction est dirigée par le ministre des affaires étrangères, Avigdor Lieberman, porte-parole des colons et défenseur de la politique de « main de fer » contre le peuple palestinien, qui jusqu’à récemment faisait partie de la coalition au pouvoir. En effet, cette dispute à l’intérieur du gouvernement israélien est liée aux prochaines élections et à la lutte pour les voix des secteurs d’ultra-droite de l’électorat.

Cependant, au-delà des discussions et disputes électorales à l’intérieur du gouvernement, Lieberman et Netanyahu ne présentent aucune différence sur la politique d’oppression, colonialiste et raciste à l’égard du peuple palestinien et la préservation du caractère exclusivement juif de l’Etat d’Israël. Cette politique est tellement obscène que des ministres du gouvernement israélien, comme celui de la défense, Danny Danon, reconnaissent ouvertement que pour « garantir sa sécurité » l’Etat sioniste devrait annexer 60% de la Frange Occidentale avec le moins de palestiniens possibles.

A court terme, cette offensive compte parmi ses principaux objectifs d’affaiblir qualitativement la capacité défensive du Hamas et d’autres fractions plus radicalisées de la résistance palestinienne et de mettre en échec le fragile gouvernement d’unité nationale entre le Fatah et le Hamas. La tentative avortée du Fatah, soutenue par les Etats-Unis et Israël, de renverser le gouvernement élu du Hamas ã travers un coup d’Etat en 2007 avait débouché sur la rupture territoriale et politique des territoires palestiniens. Depuis, Israël avec la complicité de ses alliés impérialistes, a imposé un blocus criminel contre Gaza, espérant que la pénurie économique et l’isolement fassent tomber le gouvernement du Hamas. Parallèlement, en Cisjordanie le gouvernement du Fatah dirigé par Mahmoud Abbas est devenu de plus en plus collaborationniste avec Israël et les Etats-Unis. Cette division a affaibli les palestiniens et rendue plus facile la politique offensive du gouvernement sioniste qui a pu aller jusqu’à construire un mur permettant d’annexer des territoires palestiniens et d’accélérer l’installation de nouveaux colons.

La réunification des deux principales fractions politiques palestiniennes, parallèlement à la politique du gouvernement d’Obama d’ouverture du dialogue avec l’Iran, a poussé le gouvernement de Netanyahu à l’offensive.

Mais, bien qu’intolérable pour Israël, l’accord entre le Fatah et le Hamas est la conséquence de leur faiblesse et n’implique pas une avancée de la cause palestinienne. Le recul des processus révolutionnaires dans les pays arabes, notamment en Egypte, a laissé le Hamas avec peu d’alliés. C’est pour éviter l’isolement qu’il a accepté les conditions imposées par M. Abbas ; il n’y a d’ailleurs pas de ministres du Hamas dans le gouvernement palestinien. Quant au Fatah, sa collaboration scandaleuse avec l’occupation sioniste le rendait trop impopulaire. Ce sont ces intérêts respectifs qui ont poussé à la réconciliation, mais c’est aussi ce qui en fait la faiblesse.

Dans ce contexte, les différences entre le Fatah et le Hamas se révèlent ã nouveau. Ainsi, le 10 juillet dernier, Mahmoud Abbas a posé la question suivante au Hamas : “ Qu’allez vous gagner ã continuer à lancer des rockets ? La tempérance et la politique sont de meilleures armes de lutte”. C’est précisément sur ces divergences qu’Israël compte pour approfondir et profiter de l’isolement dans lequel se trouve la lutte du peuple palestinien.

Netanyahu sait qu’il peut aussi compter sur le soutien inconditionnel des Etats unis : une fois de plus, les Etats Unis ont défendu au sein du conseil de sécurité de l’ONU le supposé “droit à la défense de l’Etat d’Israël” face aux tirs de rockets depuis Gaza. Tandis qu’au même moment, comble de l’hypocrisie, ces derniers se disaient également “disposés ã faciliter un arrêt des hostilités”. Ils laissaient ainsi le champ libre ã Israël pour poursuivre ses attaques. Les impérialistes européens de leur côté, se sont contentés d’appeler timidement au cessez-le-feu, et n’ont pas hésité ã chanter tous en chœur les condamnations “contre la violence palestinienne”, légitimant ainsi les crimes de l’Etat sioniste.

Un chapitre de plus d’une longue offensive de colonisation

C’est un pas de plus dans la politique coloniale consciencieusement orchestrée par Israël, qui procède par les méthodes du terrorisme d’Etat, avec son lot de punition collective et de bombardements sur la population civile.

Cette politique criminelle menée par l’Etat sioniste a érodé sa légitimité auprès de l’opinion publique, y compris au sein des intellectuels, des personnalités publiques et de larges franges de la communauté d’origine juive. Ceux-là ne tombent pas dans le piège qui serait de voir dans toute critique ã Israël une marque d’antisémitisme. Ni dans celui de croire que l’Etat d’Israël serait la victime des “terroristes” et qu’il aurait recours à la légitime défense. Cette opinion publique perçoit bien que la politique de l’Etat sioniste est de maintenir l’occupation et de soutenir un régime d’apartheid contre le peuple palestinien. Le désaveu de cette politique s’exprime également de la part de groupes au sein même de l’Etat israélien qui, certes minoritaires, et malgré le climat très réactionnaire qui y règne, remettent en question l’attaque militaire.

Voilà pourquoi des dizaines de milliers de personnes ont manifesté, partout dans le monde, devant les ambassades israéliennes, afin de dénoncer cette nouvelle attaque militaire contre le peuple palestinien. Il est nécessaire de poursuivre ces mobilisations contre la politique criminelle de l’Etat d’Israël dans la Bande de Gaza, d’imposer la levée de l’embargo économique qui asphyxie et tue d’inanition le peuple palestinien, et de rassembler autour de la lutte exemplaire des travailleurs, femmes et jeunes palestiniens contre l’oppression, la plus grande solidarité possible.

Une stratégie révolutionnaire pour la lutte palestinienne

Révolutionnaires, nous défendons le droit démocratique et élémentaire du peuple palestinien à l’autodétermination nationale et ã avoir son propre Etat, un droit qui lui est nié par les impérialistes et l’Etat d’Israël.

Vingt ans après les accords d’Oslo, signés sous les auspices des Etats-Unis, il est clair que le supposé “processus de paix” qui devait amener ã une “solution ã deux Etats” a servi de couverture à l’approfondissement de la colonisation d’Israël sur les territoires palestiniens occupés et n’a fait qu’aggraver l’état de misère du peuple palestinien.

Le principe d’un Etat palestinien qui devait naitre conjointement ã celui d’Israël est resté lettre morte, avec ses territoires discontinus, encerclés par des murs et sous la surveillance du pouvoir israélien. Il est comparable aux bantoustans du régime d’apartheid de l’Afrique du Sud.

Le Fatah, l’organisation nationaliste palestinienne, a capitulé devant les occupants et l’impérialisme, et s’est transformé en un agent de l’ordre au service de la politique israélienne. Malgré cette capitulation, l’organisation n’a même pas réussi ã obtenir des concessions mineures de la part de l’Etat sioniste, ce qui lui a valu une énorme perte de légitimité. La stratégie du Hamas qui s’appuie sur différents gouvernements réactionnaires dans la région et qui cherche ã imposer un caractère religieux à l’embryon d’Etat palestinien n’a pas non plus trouvé une voie de sortie.

L’Etat d’Israël est un Etat artificiel, fondé sur le nettoyage ethnique de la population arabe originaire des territoires et sur la colonisation. Il a déplacé des millions de palestiniens poussés en dehors de leur territoire, entassés dans des camps de réfugiés dans les pays voisins comme en Jordanie et au Liban, ou bien concentrés dans les territoire de la Bande de Gaza et de la Cisjordanie. Depuis sa création en 1948, et surtout depuis la guerre des Six Jours, Israël est devenu une véritable enclave de l’impérialisme américain principalement, pour garantir sa domination sur la région.

L’Etat d’Israël traite la minorité arabe israélienne comme des citoyens de seconde zone, et s’oppose férocement au retour des réfugiés palestiniens, chose qui remettrait en question le caractère exclusivement juif-et raciste- de l’Etat sioniste. Voilà pourquoi nous défendons le droit au retour de tous les réfugiés palestiniens, expulsés de leurs terres par la colonisation sioniste, sa poursuite sous l’occupation militaire, et par l’installation des colons. Devant les attaques militaires survenues ces derniers jours, et que nous condamnons fermement, nous nous prononçons contre la fausse solution des « deux Etats », et contre la stratégie réactionnaire des directions islamistes qui cherchent ã établir un Etat théocratique. Nous proposons de lutter pour le démantèlement de ce qui constitue les fondements de l’Etat d’Israël, conçu comme une enclave pro-impérialiste et coloniale, et pour l’instauration d’un Etat unique palestinien sur tout le territoire de la Palestine historique, pour une Palestine ouvrière et socialiste où pourraient vivre en paix arabes et juifs et qui serait l’expression de la révolution ouvrière au Moyen-Orient.

 

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