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France : L’accord antisocial de PSA signé par des syndicats traîtres
par : Marc Barois , Vincent Duse

28 Oct 2013 | On aura finalement vu que les exigences initiales de FO, de la CFE-CGC et de la CFTC en termes d’ « engagements fermes » sur le maintien de l’emploi n’étaient en fait que lettre morte, car lors du moment décisif ils ont décidé de signer aux côtés du SIA l’accord de compétitivité de PSA. Cet accord joue le rôle de « caution morale » de PSA auprès de futurs (...)
France : L’accord antisocial de PSA signé par des syndicats traîtres

On aura finalement vu que les exigences initiales de FO, de la CFE-CGC et de la CFTC en termes d’ « engagements fermes » sur le maintien de l’emploi n’étaient en fait que lettre morte, car lors du moment décisif ils ont décidé de signer aux côtés du SIA l’accord de compétitivité de PSA. Cet accord joue le rôle de « caution morale » de PSA auprès de futurs actionnaires que recherche désespérément l’entreprise, que ce soit le chinois DongFeng ou l’Etat français.

Seules la CGT et la CFDT ont refusé de signer cet accord. Pourtant, le refus de la CFDT tient surtout au fait qu’un profond mécontentement s’exprime ã sa base, mécontentement qui avait occasionné des tensions internes lors des différents débrayages au niveau du groupe, ainsi que le départ d’un nombre non négligeable d’adhérents, notamment sur le site de Mulhouse. La signature aurait eu dans ce contexte un coût beaucoup trop élevé en termes de perte d’influence face ã une CGT qui aurait pu peut-être canaliser ã elle seule le mécontentement des salariés.

Cette signature se fait en claire contradiction avec l’opinion des salariés, comme en témoigne l’adhésion massive de ceux-ci à la pétition lancée par les camarades de Saint-Ouen. Le jeudi 24 octobre, jour où le CCE a entériné l’accord, c’était la colère qui donnait le ton chez les salariés. A Saint-Ouen, un représentant de FO a même démissionné de ce syndicat. Le ras-le-bol reste donc bien présent chez les salariés face à l’attaque en règle contre leurs conditions de travail et leurs salaires. Même si à l’étape actuelle ce mécontentement n’a pas pu se traduire par un mouvement de grève assez fort pour faire reculer la direction, il est toujours là et ce n’est pas la fin des négociations qui y mettra fin.

Ceci est d’autant plus important qu’on va désormais entrer dans une phase où les négociations sur l’application des mesures concrètes se feront « site par site ». Comme on l’a déjà vu chez Renault, entre la signature et la mise en œuvre, il y a une différence essentielle qu’il faut saisir pour continuer ã essayer de construire une mobilisation ! De même que la plupart des salariés n’avait pas saisi l’ampleur de l’attaque que représentait l’ANI, on peut espérer que beaucoup ne se réveilleront que lorsque les effets de l’accord chez PSA commenceront ã se faire sentir. En ce sens, on peut n’être qu’au début d’un processus de plus long terme, où la mise en œuvre de l’accord déclenche un certain nombre de conflits et de résistances.

Cela peut être le cas notamment ã Mulhouse ou ã Poissy, où le passage en mono-flux (passage ã une seule ligne de montage) impliquera un plan de suppression d’emplois important. On verra donc assez vite que, contrairement au discours de la direction – relayé par certains syndicats comme FI – qui promettait que la signature de l’accord impliquerait une sauvegarde de l’emploi, tout ceci n’était que du mensonge pur et simple.

Il est plus que clair que PSA ne compte pas s’arrêter là . La direction du groupe ne cesse pas de dire qu’elle est dans le rouge et justifie ainsi la succession interminable d’attaques contre ses salariés. C’est cette situation soi-disant dramatique qui expliquerait également une éventuelle entrée dans le capital du groupe des chinois de DongFeng et de l’Etat français. En fait, on spécule sur l’avenir des salariés qui n’ont aucune garantie pérenne sur le maintien de leurs emplois. Il serait temps pour les salariés de mettre leur nez dans les comptes du groupe et de démontrer que l’argent soi-disant manquant aujourd’hui est dans les poches des actionnaires et des cadres de direction qui depuis des années ont accumulé des bénéfices et des rémunérations astronomiques.

A partir de là on pourrait réfléchir ã une issue de fond : Puisque l’Etat à l’air de vouloir se mêler des affaires de PSA, qu’il le fasse, mais non pas pour partir au sauvetage des patrons une fois de plus, mais pour nationaliser sans indemnité ni rachat l’ensemble des usines de façon ã mettre en place sous contrôle des travailleurs une réduction du temps de travail permettant de maintenir tous les emplois et d’embaucher tous les intérimaires.

 

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