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La lutte pour la IV° Internationale et l’avant-garde ouvrière
27 Aug 2009 |

Nous sommes partis, pour aborder ce point, du fait que la nouvelle période de crise historique du capitalisme pose au premier plan la question de comment avancer vers un parti mondial de la révolution socialiste. Il s’agit de savoir comment affronter la problématique de l’unification, par-delà les frontières, de l’avant-garde ouvrière, sur la base d’un programme et d’une stratégie capable de triompher de l’offensive des capitalistes, des multinationales et de l’impérialisme, et ce dans la perspective de construire une direction révolutionnaire internationale qui puisse se mettre à la tête des grands combats de la lutte de classe et diriger les travailleurs vers la victoire en mettant en échec le capitalisme impérialiste afin de construire le socialisme international.

Nous avons toujours considéré que la reconstruction de l’Internationale passerait par l’unification avec des secteurs d’avant-garde ouvrière radicalisés et d’ailes gauche des courants politiques se réclamant du trotskysme. En ce sens nous avons toujours mis l’accent sur la nécessité de tirer collectivement des leçons des grands événements de la lutte de classe internationale afin de converger vers des secteurs qui avanceraient sur des positions révolutionnaires. La nouvelle situation mondiale et les perspectives qui en découlent nous obligent désormais ã adopter comme axe central de discussion la question du programme et de la politique autour desquels les trotskystes se préparent ã intervenir.

La Conférence a donc réfléchi à l’importance du programme et de l’algèbre de la construction internationaliste dans la situation préparatoire que nous traversons. Nous avons pu avancer en ce sens vers la définition d’une politique plus active en vue de la reconstruction de la IV° Internationale.
Cette tâche doit se concevoir comme un processus de fusions non seulement avec les courants ou les groupes qui pourraient être d’accord sur le programme mais qui de surcroit coïncident dans la pratique politique, c’est-à-dire sur la manière dont nous nous proposons d’agir sur les phénomènes de regroupement de l’avant-garde ouvrière et en combattant le caractère routinier centriste d’adaptation au syndicalisme et à la démocratie bourgeoise qui ont une prégnance croissante sur la pratique des courants se réclamant du trotskysme.

La défense abstraite du programme n’est pas suffisante pour arriver ã des accords. Il est fondamental de savoir quelle pratique politique il en découle. La plupart des courants qui disent revendiquer le Programme de transition l’abandonnent dès qu’il s’agit de leur activité au sein du mouvement ouvriers. Ces courants se limitent généralement ã un syndicalisme de gauche qui ne défend que de manière isolée certaines revendications transitoires et s’adaptent en revanche aux directions bureaucratiques, bien qu’elles puissent en critiquer les aspects les plus grossièrement antidémocratiques et faire pression pour une ligne plus combative. C’est ce dont témoigne la pratique politique de Lutte Ouvrière en France ou du Nouveau Parti Anticapitaliste (NPA), des partis qui sont incapables de combattre pour une perspective réellement alternative au sein des luttes où ces courants ont une responsabilité de direction comme cela a été le cas ã Continental ou plus encore lors de la grève générale en Guadeloupe. C’est aussi une caractéristique du Pari Socialiste des Travailleurs Unifié (PSTU [1] ) au Brésil. Bien que le PSTU dirige des syndicats comme celui des métallos de São José dos Campos dans la banlieue de São Paulo, il s’est démontré parfaitement impuissant pour affronter le plan social prévoyant le licenciements de plus de 4 000 travailleurs de chez Embraer, dans l’industrie aéronautique. Cela a mené, comme l’ont analysé nos camarades de la LER-QI [2] , ã « une défaite sans combat ».

Nous sommes convaincus quant ã nous que face à la crise et aux coups extrêmement durs qui menacent les travailleurs il est fondamental de faire de l’agitation et pas seulement de la propagande en faveur d’un programme transitoire revendiquant que la crise soit payée par les capitalistes, ce qui implique d’axer le discours autour du contrôle ouvrier de la production, l’échelle mobile des heures de travail et l’expropriation sous gestion ouvrière de toute entreprise qui ferme ou qui licencie.

Cette agitation doit préparer les conditions nécessaires afin d’essayer de passer à l’action là où en tant que marxistes révolutionnaires nous avons ou nous gagnons en influence. Intervenir d’un point de vue révolutionnaire et avancer en direction de fusions avec les secteurs les plus clairvoyants de l’avant-garde ouvrière autour du programme trotskyste signifie pour les révolutionnaires soutenir les actions ouvrières, combattre pour la généralisation des expériences les plus avancées, mais également lutter pour le front unique des directions syndicales en vue d’un combat unifié, c’est-à-dire recourir ã toutes les tactiques de l’arsenal marxiste.

Même si certains de nos camarades n’en sont actuellement qu’au stade de petites ligues de propagande ã échelle nationale cette préparation est essentielle afin d’éduquer et de former activistes, militants et cadres ã un état d’esprit prédisposé à l’action révolutionnaire basé sur le Programme de transition, c’est-à-dire ã une pratique diamétralement opposée ã celle des centristes. Il s’agit-là de la manière la plus concrète possible pour penser ce que signifie réellement combattre pour reconstruire la IV° Internationale en tant que parti mondial de la révolution socialiste, une tâche historique que l’avant-garde ouvrière internationale se doit de prendre en main afin de se préparer aux combats de classe de demain.

La situation de la FT-QI et ses tâches politiques

Nous nous considérons comme un détachement avancé dans ce combat. Bien que nous ne soyons pour l’instant qu’un courant essentiellement latino-américain le développement de nos différents groupes qui va de pair avec un renforcement du militantisme en direction de la classe ouvrière, de l’élaboration de programmes nationaux et de la réflexion théorico-politique, nous a permis de constater que la FT-QI a commencé ã se transformer en un pôle trotskyste en lutte pour la reconstruction de la IV° Internationale non plus seulement du point de vue de la propagande mais également de l’action. Cela vaut bien entendu pour le PTS [3] , avec son accumulation militante et son insertion au sein de l’avant-garde ouvrière et de la jeunesse en Argentine. Il s’agit-là d’une expérience très riche dont ont témoigné les camarades ouvriers qui ont abordé au cours de la Conférence la question de l’expropriation de Zanon ainsi que des processus que sont en train de traverser certains secteurs industriels et du tertiaire en Argentine. A une échelle moindre nos autres sections nationales témoignent également de ce dynamisme.

Nos camarades du Brésil ont ainsi abordé le rôle dirigeant joué par la LER-QI au cours de la grève de plus de cinquante jours qui a eu pour cadre l’Université de São Paolo (USP) et pour référent principal notre camarade Claudionor Brandão, dirigeant du SINTUSP, syndicat des personnels ouvriers et techniques de l’USP. Les piquets de grève et la forte répression policière ont fait de ce mouvement le conflit le plus important au Brésil au cours du premier semestre 2009. Les jeunes dirigeants du Chili ont parlé du développement et des défis auxquels fait face dans ce pays notre organisation Clase contra Clase. Nous avons également débattu des possibilités politiques qui s’ouvrent au Mexique pour la LTS [4] et les défis que pose pour les révolutionnaire la situation centre-américaine, nous permettant de réfléchir, aux côtés de notre jeune organisation au Costa-Rica, à la manière d’étendre l’influence de la FT-QI dans cette région. Les camarades du Venezuela nous ont parlé de la lutte que mène la LTS [5] pour une politique ouvrière indépendante aux côtés des travailleurs de Sidor. Les camarades de Bolivie ont dressé un bilan de leur intervention dans différents processus d’organisation et de luttes ouvrières ã El Alto, la grande banlieue ouvrière de La Paz, où les travailleurs et nos militants se sont retrouvés en butte aux attaques du patronat, de la bureaucratie syndicale et du gouvernement de Morales. L’intervention active de nos camarades militants et sympathisants en France a permis de discuter de la méthode et des critères en vue d’avancer vers la reconstruction de la IV° Internationale et ce face au cours toujours plus opportuniste des courants traditionnels du mouvement trotskyste et face ã des processus comme celui du NPA en France qui, par-delà son caractère centriste et son programme semi-réformiste, attire des secteurs ouvriers et de la jeunesse. Nos camarades militants et sympathisants de l’Etat espagnol et d’Allemagne travaillent également à la construction d’organisations qui en sont encore à leur début mais il s’agit-là d’une tâche ayant une énorme importance en vue d’un développement non seulement latino-américain mais réellement international de notre organisation.

En débattant ainsi des expériences faites au cours de la dernière période ainsi que des possibilités politiques qui s’ouvrent la Conférence a consacré plusieurs sessions à la discussion de la situation et des perspectives pour les différents groupes qui structurent la FT.

Une des résolutions adoptées lors de la Conférence souligne l’importance d’élaborer et de publier un Manifeste international centré sur la nécessité de reconstruction de la IV° Internationale et sur l’importance pour l’avant-garde ouvrière de prendre part ã cette lutte. Ce Manifeste devrait reprendre la grande tradition prolétaire et révolutionnaire que représentent les drapeaux de l’Internationale fondée par Trotsky en 1938 en soulignant l’importance du Programme de transition pour les luttes actuelles, en posant la question de la centralité des méthodes avec lesquelles il s’agit de renouer, depuis l’action directe et l’auto-organisation en passant par le front unique ouvrier, en soulignant également quelles sont les voies pour la reconstruction de l’Internationale consistant ã fusionner autour du programme et des leçons que l’on peut tirer de la lutte de classe l’avant-garde ouvrière et les secteurs se considérant comme partie intégrante du mouvement trotskyste et qui évoluent sur la gauche.

Nous avons également décidé de constituer un Comité exécutif international afin de coordonner l’élaboration politique et les activités de notre courant au niveau international. Parallèlement nos camarades qui dans nos différentes organisations nationales animent les groupes féministes « Du pain et des roses » ont également réalisé des réunions spécifiques afin de discuter des aspects politiques et programmatiques de la question de la femme ainsi que d’activités et de plans d’action communs.

Entre autre résolutions enfin la Conférence a également souligné la nécessité d’intensifier l’importante campagne internationale que nous animons en faveur de la défaite des putschistes au Honduras, en appelant les organisations ouvrières, étudiantes, populaires et d’extrême gauche, à l’impulser avec plus de force encore. Cette nouvelle phase de note campagne devrait permettre de matérialiser au Honduras notre solidarité concrète ainsi que d’approfondir les rapports que nous avons déjà commencé ã tisser avec certains secteurs de la résistance hondurienne.

Ligue Stratégie Révolutionnaire-Quatrième Internationale (LER-QI), section de la FT-QI au Brésil.
Parti des Travailleurs pour le Socialisme (PTS) d’Argentine. Il s’agit de la plus importante section nationale de la FT-QI.
Ligue des Travailleurs Socialistes (LTS), section de la FT-QI au Mexique.
Ligue des Travailleurs Socialistes (LTS), section de la FT-QI au Venezuela.

 

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Organisations de la FT
La Fraction Trotskyste-Quatrième Internationale est intégrée par le PTS (Parti des Travailleurs Socialistes) d’Argentine, la MTS (Mouvement des Travailleurs Socialistes) du Mexique, la LOR-CI (Ligue Ouvrière Révolutionnaire pour la Quatrième Internationale) de Bolivie, le MRT (Mouvement Révolutionnaire des Travailleurs) du Bresil, le PTR-CcC (Parti des Travailleurs Révolutionnaires) du Chili, la LTS (Ligue des Travailleurs pour le Socialisme) du Venezuela, la LRS (Ligue de la Révolution Socialiste) du Costa Rica, Clase Contra Clase (Classe contre Classe) de l’État Espagnol, le Groupe RIO, de l’Alemagne, Militantes de la FT en l’ Uruguay et Militantes de la FT dans le CCR/Plateforme 3 du NPA en France.

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