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Un leadership régional au service de l’impérialisme
par : Simone Ishibashi

26 Mar 2009 | Le 14 mars Lula a été le premier président de l’Amérique Latine et le troisième du monde ã être acceuilli par Barack Obama à la Maison Blanche, juste après Taro Aso (japonais) et Gordon Brown (britannique)
Un leadership régional au service de l’impérialisme

Le 14 mars 2009 Lula a été le premier président de l’Amérique Latine et le troisième du monde, après Taro Aso (japonais) et Gordon Brown (britannique), ã être accueilli par Barack Obama à la Maison Blanche.
En plus de la réunion de deux heures entre les deux présidents et Lawrence Summers, l’économiste de la Maison Blanche, le voyage de Lula aux Etats-Unis a été complété par de multiples rencontres entre les ministres des deux pays, comme par exemple entre Hillary Clinton et Celso Amorim.

L’objectif de ces rencontres, selon les propres mots d’Obama, serait “d’avancer dans la préparation du G20”, qui aura lieu le mois d’avril prochain ã Londres. D’après ce que l’on peut constater, cela sera une nouvelle preuve de l’absence de réponses concernant la résolution de la crise économique mondiale.

Les Etats-Unis voient Lula comme l’interlocuteur privilégié et le plus efficace de la région. Cela s’explique par le fait qu’il vienne du PT, par sa côte de popularité, et par sa volonté de garantir les intérêts impérialistes et ceux des patrons, dans un moment où les anciens alliés des Etats-Unis, tel que Alvaro Uribe de la Colombie, sont assez mal vus par ses populations, et Hugo Chavez vient d’obtenir une victoire aux élections. Si dans le passé il l’avait déjà fait avec Bush, même avec l’impopularité que le président nord-américain avait dans la région, maintenant ceci a été bien plus facile avec Obama : le président Lula a fait de nombreuses déclarations de fidélité envers le président des Etats-Unis. La rencontre de Lula avec Obama a été montrée par la presse bourgeoise brésilienne comme une preuve de l’impérialisme envers le “leadership” que représente Lula dans la région.

C’est ã partir de cette rencontre que le président Obama essaye de faire passer le message qu’il a pour objectif le rétablissement des voies de domination de l’impérialisme nord-américain envers l’Amérique Latine, celles-ci ayant été affaiblies après la politique mise en place par l’administration Bush. Obama cherche ã établir une politique qui a pour but la marche arrière sur la polarisation ouverte pendant la période de l’administration Bush, tout en reconnaissant le fait que ses anciens alliés et sa propre domination étaient affaiblis. Cependant, malgré la signification symbolique de la rencontre, les points fondamentaux de l’accord de vassalité de Lula envers l’impérialisme n’ont pas été modifiés.
Du point de vue de l’impérialisme nord-américain, on voit clairement, tout comme précédemment, une politique qui vise ã garantir ses propres intérêts. C’est ainsi que la rencontre Lula – Obama a fait échouer les expectatives de la bourgeoisie semi-coloniale brésilienne représentée par Lula, du fait qu’il serait possible de signer un accord plus favorable ã ses intérêts en ce qui concerne les politiques commerciales, ou même sur la revendication de Lula par rapport ã augmenter son poids géopolitique dans la région en devenant membre du Conseil de Sécurité de l’ONU. Cela montre que les ambitions de Lula et de la bourgeoisie brésilienne ã devenir une des puissances les plus importantes du monde connait des limites très claires.

La preuve a été le manque d’accord par rapport aux barrières protectionnistes imposées par les Etats-Unis sur l’éthanol brésilien, un des sujets qui n’avait pas été résolu au Sommet de Doha. Obama a réaffirmé la continuité de la taxe de US$0.54 par gallon d’éthanol brésilien imposée par l’impérialisme, en même temps qu’il a soutenu les clauses protectionnistes incluses dans la disposition “Buy American” du paquet économique adopté par le Congrès nord-américain en début d’année. À l’origine, cette disposition prévoyait uniquement que le fer et l’acier produits aux Etats-Unis pouvaient être utilisés dans le plan des travaux publics adopté par le gouvernement d’Obama. Après les tensions annoncées sur le plan international qui menaçaient la légitimité d’Obama déjà au début de son mandat, la disposition a été redigée ã nouveau tout en donnant des garanties d’une certaine participation dans le paquet au Canada, à l’UE et au Japon, tant que cette possibilité est interdite pour la Chine, l’Inde, le Brésil et la Russie.

Malgré le discours anti-protectionniste de l’impérialisme, il est évident qu’il y a des tendances ã ce genre de messures qui commencent ã se voir avec la crise. Cela nous montre que toute vision d’un équilibre pacifique du pouvoir, la montée des pays émergents et la politique “multilatérale” de Barack Obama, n’arrivent pas ã résoudre les contradictions les plus profondes qui opèrent dans le scénario international. Cela confirme aussi la vision d’un analyste bourgeois de Folha de Sao Paulo qui affirme le 14 mars “il est impossible d’éviter la sensation de deuxième partie d’un vieux film dans les déclarations prononcées après la rencontre de Lula et Obama. (…) Il est clair que, même si le monde a changé grâce à la montée des pays émergents, c’est l’accord entre les deux géants économiques, l’Union Européenne et les Etats-Unis, qui donne la possibilité d’arrvier ã quelque chose de réel et coordonné”. C’est ainsi que le “rôle principal” d’une semi-colonie, comme par exemple le Brésil, malgré son poids économique et politique acquis dernièrement avec la croissance économique (mis en question avec la crise), ne peut être entendu qu’en tant que commanditaire de l’impérialisme.

Lula : attaque envers les travailleurs sur le plan interne et emplacement réactionnaire sur le plan externe

C’est dans un milieu signé par l’énorme crise économique mondiale que la réunion entre Lula et Obama a eu lieu. Elle a fini avec les mythes de “désacouplement” des pays nommés “en voie de développement” en ce qui concerne les conséquences de la crise. Au mois d’Octobre 2008, lorsque la crise a donné ses premiers sauts ã partir de la faillite du Lehman Brothers aux Etats-Unis, Lula disait aux travailleurs que la crise n’aurait pas de mauvaises conséquences sur le pays. Depuis ces déclarations, Lula n’a fait que garantir les profits des patrons et il a déjà donné des milliards pour sauver les banques et les entreprises.
En 2009 le chômage formel peut atteindre les 9% rapidement. Les ouvriers industriels seront les plus affectés avec près de 200.000 licenciements (seulement ã Sao Paulo) entre Décembre et Janvier de cette année, et jusqu’à 800.000 postes de travail supprimés entre Octobre et Janvier. Ceci, sans compter l’avancée de la précarisation et l’offensive patronale qui ont l’accord de la bureaucratie syndicale, surtout la CUT, directement liée au gouvernement.

Pendant que Lula est sur le point d’approuver le payement de R$ 37,2 milliards envers l’impérialisme et ses agences internationales, la classe ouvrière et le peuple n’ont d’autre possibilité que de faire face à la misère et au chômage. Non seulement il continue sa politique de pillage et de soumission économique, mais il continue aussi ã commander les troupes d’occupation ã Haïti, la MINUSTAH, qui ne fait qu’assassiner et réprimer le peuple d’Haïti afin de montrer à l’impérialisme sa capacité d’exercer ce rôle réactionnaire, tout en essayant d’obtenir son siège au Conseil de Sécurité de l’ONU. De la même manière, Lula a déjà déclaré qu’il était prêt ã collaborer avec les politiques de l’impérialisme envers Cuba et le Venezuela, en tant que “médiateur”. Lula a suivi ce même rôle d’une façon réactionnaire ã plusieures reprises en Amérique Latine, tel que le sommet de l’UNASUR appelé l’année dernière afin de discuter la pacification de l’affrontement ouvert entre le peuple de la Bolivie et la bourgeoisie de la demi-lune. De plus, la demande de Lula pour que les Etats-Unis enlèvent le blocage économique ã Cuba ne montre pas une préocupation de la part de Lula par rapport aux travailleurs et au peuple cubain. Cela a pour but d’apparaître comme le seul interlocuteur capable de se mettre en tête de la région, de dialoguer avec les gouvernements les plus ã droite (la Colombie et le Pérou), ainsi qu’avec les gouvernements pos-néolibéraux (la Bolivie et le Venezuela).

C’est ainsi que toutes les manoeuvres, telle que la formation d’une “armée de sécurité” de l’UNASUR et la supercherie de l’unité bourgeoise latino-américaine, sont des messures auprès desquelles la classe ouvrière et le peuple ne peuvent tirer aucun profit. Il est indispensable que les travailleurs et le peuple de l’Amérique Latine dépassent les immenses illusions éveillées par Obama ou par des différents présidents, tel que Lula. Cela est nécessaire pour avancer de façon indépendante dans la lutte pour la Fédération des Républiques Socialistes de l’Amérique Latine, seule débouché capable de mettre fin aux misères et souffrances imposées par l’impérialisme et par les bourgeoisies locales.

 

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