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A bas les sanctions contre Téhéran et les menaces de guerre
par : Juan Chingo

29 Sep 2007 |

C’est Sarkozy qui cette fois a ouvert le feu depuis la tribune de l’assemblée générale annuelle des Nations Unies. Avec l’appui de la Maison Blanche, l’objectif des diplomaties impérialistes est d’isoler le régime iranien. Il s’agit d’une part de forcer Téhéran ã négocier sur le dossier iraquien avec plus de retenue que les représentants d’Ahmadinejad n’en avaient fait preuve lors des précédentes négociations bilatérales avec les Etats-Unis au cours des derniers mois. Il s’agit également de justifier une éventuelle action militaire contre le pays, bien qu’à l’heure actuelle cette hypothèse ne soit pas à l’ordre du jour et qu’une telle intervention pourrait apporter plus d’inconvénients que d’avantages aux Etats-Unis.

Voilà autour de quoi ont tourné les discours pendant la 62° assemblée générale de l’ONU. Sarkozy a été là encore très clair : « si la communauté internationale accepte que l’Iran se dote d’armes nucléaires, nous courrions un risque inacceptable pour la stabilité de la région et pour le monde entier », et d’ajouter que « faire preuve de faiblesse ne mènera nullement à la paix, mais à la guerre » tout en concluant qu’il entendait dire au nom de la France « que la crise ne saurait être réglée qu’à travers la fermeté et le dialogue ». Le discours du président français n’était pas sans faire penser ã celui de son ministre des Affaires étrangères, Bernard Kouchner, qui avait déclaré le 16 septembre que le monde entier devait se préparer au pire c’est-à-dire à la guerre face aux ambitions nucléaires de Téhéran, et cela bien que par la suite la présidence de la République et Kouchner lui-même aient rectifié le tir en soulignant que la France n’était pas favorable ã une solution militaire au problème du dossier nucléaire iranien.

Bush pour sa part s’est transformé en porte-parole de la paix et des droits de l’homme en prononçant un discours faisant l’éloge de l’humanisme et de la solidarité (tout en passant sous silence l’actuelle guerre contre le terrorisme) et rappelant les gouvernants présents à l’assemblée à leurs devoirs de justice dans la lutte contre l’oppression et les régimes tyranniques... Le fait que les délégués présents soient restés assis et applaudissent l’harangue hypocrite du principal criminel de guerre, responsable par la guerre en Irak de la mort de 700.000 iraquiens, n’est que l’ultérieure démonstration de la complicité des gouvernements de la planète et de l’ONU elle-même avec la politique réactionnaire et assassine de Washington.

Alors que Sarkozy jouait le rôle du méchant et que Bush se glissait dans le costume du Sheriff humaniste et gentil, l’objectif de paris et Washington était de faire pression sur Téhéran et que l’Iran se sente isolé. C’est dans ce cadre que lundi la secrétaire d’Etat étasunienne Condoleezza Rice a affirmé qu’il n’existait aucun signe de reprise des discussions entre les Etats-Unis et l’Iran sur le dossier iraquien. Elle a néanmoins souligné que l’administration Bush laissait ouvert des canaux de discussion même si elle ne s’attendait pas ã des résultats immédiats. En d’autres termes, Washington essaie de créer un contexte international qui permette de faire pression sur le régime iranien de manière ã ce que ce dernier baisse la garde sur le dossier iraquien. Voilà comment expliquer les menaces proférées par la diplomatie française au cours des dernières semaines. Voilà pourquoi Angela Merkel, la chancelière allemande, a affirmé que si l’Iran se dotait de l’arme nucléaire, ce serait catastrophique non seulement pour Israël mais également pour l’Europe, exigeant au passage de nouvelles sanctions contre Téhéran. Alors que l’Italie appuie la nécessité de nouvelles sanctions, la Hollande parle de l’obligation morale de résister au programme nucléaire iranien.

Il ne faut pas oublier non plus l’opération menée par l’aviation israélienne dans le Nord de la Syrie, le 6 septembre dernier, contre un chargement de matériel nucléaire. Voilà un autre signe fort à l’égard de Téhéran alors que lundi dernier Washington invitait Damas, le seul allié de l’Iran et avec qui les Etats-Unis ont rompu formellement tous rapports depuis des années, ã une conférence internationale sur la question palestinienne en novembre.

Isoler l’Iran, faire craindre ã Téhéran l’éventualité d’une action militaire, faire pression de manière ã ce que le dialogue soit rouvert. Voilà l’objectif. On ne saurait encore dire quel va être l’impact réel de ce pari diplomatique. Il pourrait connaître un échec cuisant, comme l’ont connu les principales initiatives américaines à la suite de l’agression contre Bagdad et l’occupation de l’Irak. Cette campagne réactionnaire ne sert en tout cas qu’exclusivement les intérêts des Etats-Unis, affaiblis et embourbés en Irak, et de l’administration Bush.

 

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