FT-CI

Sarkozy ou Hollande ?

Face aux deux visages de l’austérité, faisons entendre le plus fort possible la voix des anticapitalistes aux élections présidentielles !

15/04/2012

Les deux candidats officiels de la bourgeoisie se succèdent sur les plateaux et rivalisent en acrobaties pour essayer de faire oublier aux électeurs les mauvais coups qu’ils préparent s’ils sont élus.

Sarkozy a choisi sa tactique, en portant la barre ã droite toute. Il suit en cela Le Pen, en ayant l’impression que c’est lui qui marque le ton. C’est en fait le président sortant qui est à la remorque de la candidate frontiste de par sa démagogie réactionnaire, raciste et islamophobe.

De son côté, Hollande, dans la dernière ligne droite avant le premier tour, s’abstient… Le candidat socialiste renâcle ã opter pour une stratégie de campagne à la Papandréou. L’ancien premier ministre socialiste grec avait promis monts et merveilles pour déloger en octobre 2009 Caramanlis et son gouvernement de droite… avant de faire tout l’inverse quelques semaines plus tard et d’appliquer une thérapie de choc, ce qui n’a pas empêché le pays de s’enfoncer dans la crise. Hollande s’abstient donc de toute promesse et de tout engagement. Son meilleur atout, c’est le ras-le-bol de Sarkozy, que bien des travailleurs et des jeunes ne peuvent plus encadrer, et qu’ils verraient bien dégager dans les prochaines semaines. Le seul « hic », c’est que Hollande s’apprête ã appliquer, ã sa sauce, le second volet de l’orientation de Papandréou, ã savoir « la cure d’austérité drastique », à l’image de ce qu’ont fait les « socialistes » espagnols ou portugais.

Les trois outsiders n’en paraissent que plus « différents » au contact des deux gros candidats, alors qu’ils proposent, au final, une variation sur le même thème, ou beaucoup plus ã droite, ou alors vaguement corrigée sur la gauche (en paroles en tout cas). Bayrou, sous ses dehors de curé confit de bondieuseries, se fait le champion de l’austérité bien réelle. Le Pen, elle, marche dans les pas de son père. Elle a remisé son attirail « populaire » pour l’instant et ressort les bonnes vieilles recettes racistes et xénophobes. Et puis il y a Mélenchon, qui dernièrement concentre surtout son tir sur la candidate du FN. C’est toujours autant d’espace politique occupé pour ne rien dire sur Hollande. Nous n’avons effectivement aucune confiance dans le candidat du Front de Gauche, et ce n’est pas seulement parce que nous ne nous reconnaissons aucunement dans « La Marseillaise » chantée ã pleins poumons en fin de manifs ni dans les drapeaux tricolores qui sont secoués ã tout bout de champ dans les meetings. La classe des travailleurs n’a en effet pas de patrie, et son pire ennemi, en France, c’est la bourgeoisie hexagonale et l’impérialisme. Mais le problème aussi, c’est que si Mélenchon dit ne pas vouloir rentrer dans un gouvernement « Hollandréou », il est bien déterminé, lui, le Parti de Gauche, le Parti Communiste et leurs forces supplétives, ã soutenir au final une majorité socialiste. C’est ce qu’ils font d’ailleurs ã échelle et ã géométrie variable dans les villes, départements et régions où ils gouvernent avec le PS. L’horizon de Mélenchon, vers lequel il veut embrigader celles et ceux qui voteront pour lui, c’est la gestion du système, modifiée à la marge, ou réformée aux entournures ; un système corrigé, paraît-il, et débarrassé de ses scories financières (ce qui est une parfaite illusion), mais toujours dans le cadre d’une République, VI° ou pas d’ailleurs, dont la bourgeoisie s’est toujours parfaitement accommodée.

La Grèce nous tend le miroir dans lequel les argentiers européens et les pays dominants de l’UE, France et Allemagne en tête, voudraient qu’on s’observe : « voilà ce qui vous attend » nous dit-on. Mais c’est du côté des luttes et des résistances, ã Athènes comme ã Madrid ou Barcelone, que se porte notre regard, même si nous sommes bien conscients qu’il faudra, ici comme en Grèce et ailleurs en Europe, construire une alternative révolutionnaire si l’on veut passer de la défense à l’offensive, et de l’offensive ã de premières victoires.

A toutes celles et ceux qui dans ce pays ont le droit de vote, ce qui exclut notamment des millions de nos frères et sœurs de classe immigrés ; ã toutes celles et ceux qui sont convaincus qu’il faudra se battre dès que le prochain gouvernement prendra ses fonctions ; ã toutes celles et ceux qui pensent que, pour renverser le rapport de force existant, il nous faudra un instrument politique de classe, anticapitaliste, internationaliste et révolutionnaire, nous les appelons ã porter massivement leur suffrage sur la candidature de Philippe Poutou, ouvrier dans l’automobile, syndicaliste combatif à la CGT et qui, aux côtés de ses collègues de Ford-Blanquefort, a mené une lutte déterminée, et qui a porté ses fruits, pour la sauvegarde de l’emploi et contre les licenciements.

Quel que soit le résultat des élections et du nombre de voix qui se porteront sur la candidature de Philippe Poutou et l’extrême gauche en général, nous savons que ce qui nous attend c’est encore plus de détermination ou « d’habileté de gauche » pour nous faire régler la facture. C’est pour cela qu’il faut que dans ces élections s’exprime le plus largement possible l’idée selon laquelle ce n’est qu’en comptant sur nous-mêmes et par la force de nos seules mobilisations que nous serons en capacité de répondre, en notre faveur cette fois, ã cette crise du système capitaliste.

Nous savons aussi que de l’autre côté des Pyrénées et de la Méditerranée, les travailleurs et la jeunesse ont relevé la tête, et ce de façon historique dans le monde arabe. C’est aussi cela qui fait peur à la bourgeoisie et à l’impérialisme, qui fourbit ses armes pour essayer d’asseoir ã nouveau sa domination sur une région où deux de ses chiens de garde ont été renversés. C’est cette inquiétude que reflète la révolte syrienne, tragiquement prise en tenaille entre les coups de butoir du régime de Bachar Al-Assad et la pression occidentale. C’est pour cela aussi que l’ennemi n°1 des travailleurs et de la jeunesse reste et restera toujours la bourgeoisie hexagonale et son drapeau tricolore qui a si souvent traîné, depuis deux siècles maintenant, dans le sang des prolétaires et des peuples que l’impérialisme français a colonisé ou continue ã dominer. C’est aussi cela le message qu’il faudra faire passer en votant pour une candidature anticapitaliste lors des prochaines élections, en étant conscient que tout ceci n’est qu’une étape dans la construction du « tous et toutes ensemble » révolutionnaire qui nous permettra de renverser ce système injuste et pourri. 04/04/12

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