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Procès de Toulouse. Les juges n’ont pas pu aller aussi loin qu’ils ne l’auraient voulu
par : Courant Communiste Révolutionnaire du NPA

07 Dec 2014 | 120 heures de Travaux d’Intérêt Général en remplacement d’une peine de prison ferme, deux fois deux mois avec sursis et 1100 euros d’amende. Les condamnations qui sont tombées au Tribunal de Toulouse, jeudi 3 décembre, sont dures et disproportionnées. On reprochait, fondamentalement, aux camarades jugés d’avoir défié l’interdiction de manifester qui (...)
Procès de Toulouse. Les juges n’ont pas pu aller aussi loin qu’ils ne l’auraient voulu

120 heures de Travaux d’Intérêt Général en remplacement d’une peine de prison ferme, deux fois deux mois avec sursis et 1100 euros d’amende. Les condamnations qui sont tombées au Tribunal de Toulouse, jeudi 3 décembre, sont dures et disproportionnées. On reprochait, fondamentalement, aux camarades jugés d’avoir défié l’interdiction de manifester qui frappe plusieurs villes de France depuis le meurtre de Rémi Fraisse.

Néanmoins, le juge et ses assesseurs n’ont pas suivi les réquisitions du procureur qui avait exigé bien plus. Les peines délivrées sont, par ailleurs, moins lourdes que lors des comparutions immédiates, début novembre. Les camarades ont eu le temps de préparer leur procès avec les avocats, d’une part, mais ont également été épaulés par une importante campagne de soutien ayant son origine à l’Université du Mirail où un vent de révolte souffle depuis quelques semaines maintenant .

Mercredi 3 : meeting-concert en soutien aux inculpé-e-s

La semaine a commencé mardi 2 décembre, par une nouvelle journée d’AG, au Mirail, de façon ã permettre d’organiser le plus largement possible le meeting-concert de soutien aux inculpé-e-s de Toulouse du lendemain. Ouvert ã 18h30 et clôturé, en musique, après minuit, le meeting-concert a été un réel succès de la campagne de solidarité. Organisé au sein de l’amphi 8, dans le bâtiment de l’Arche, la première partie a réuni 250 personnes venues écouter les interventions des différents secteurs mobilisés autour des questions de répression ã Toulouse, au Testet, mais également ailleurs. Plusieurs ont pris la parole, ã commencer par ”Žle camarade jeune du NPA qui comparaissait le lendemain, Gaëtan, pour les inculpés, des camarades des différents campus toulousains, du Mirail, de Paul Sabatier, de l’Arsenal, mais également de l’ESAV, du mouvement lycéen, de la ZAD du Testet ainsi qu’une camarade postière. Pendant qu’en parallèle se tenait ã Paris un rassemblement en soutien aux camarades Toulousains appelé, notamment, par Solidaires, Sud PTT, le DAL, la Confédération paysanne, le NPA, Ensemble, la FA, AL et le PG, tous les intervenants du Mirail ont illustré la logique policière qui vertèbre la politique du gouvernement, Jean-Luc Moudenc, le maire UMP de Toulouse, n’étant pas en reste. L’édile, ami de l’ordre et de la police municipale, qu’il a décidé de réarmer, avait demandé des peines exemplaires contre les manifestants de novembre inculpés. En tout, ce sont 600 personnes qui sont passées ã un moment ou ã un autre de la soirée.

Jeudi 4 : rassemblement en soutien aux camarades pendant le procès

Jeudi matin, les équipes militantes mobilisées ont fait le tour des amphis du Mirail ainsi que du Restaurant Universitaire pour appeler les étudiants ã participer au rassemblement de soutien de l’après-midi qui a commencé ã 13h. Même si certaines des 14 organisations signataires de l’appel n’ont guère mobilisé, le rassemblement a réuni jusqu’à 300 personnes au moment le plus fort de la mobilisation, elle s’est prolongée jusqu’à 18h30, lorsque les camarades sont sortis du Palais de Justice, plusieurs prises de parole ponctuant l’après-midi, dont celle de Philippe Poutou, pour le NPA. Le rassemblement était, néanmoins, fondamentalement porté par les étudiants du Mirail ainsi que par les personnels. En grève le jeudi 4, à l’appel de l’AG des grévistes du mardi 25 novembre http://www.ccr4.org/Au-Mirail-le-co... de l’Intersyndicale FSU-CGT-Sud, la participation d’une quarantaine d’entre eux était plutôt une gageure ã une époque surtout marquée par les élections professionnelles. Jusqu’au bout, le rassemblement s’est déroulé dans une excellente ambiance, en dépit de la forte présence policière, ce qui n’a pas empêché les manifestants de lancer tout au long de l’après-midi des slogans (« Libérez nos camarades ! » / « Au Mirail, ã Paul Sab, à l’Arsenal, qui sème la misère, récolte la colère »)… des slogans qui étaient, par ailleurs, entendus jusque dans la salle d’audience, faisant chaud au cœur des camarades inculpés.

Des juges aux ordres du gouvernement, mais qui ont dû tenir compte de la mobilisation

Dans la salle d’audience, trois des quatre camarades convoqués étaient présents. Le procureur a chargé les inculpés, accusés, fondamentalement, de participation ã manifestation interdite. Systématiquement, cependant, le juge et ses assesseurs ont refusé de suivre l’avis du ministère public. C’est bien entendu le fruit, tout à la fois, de la pression politique et militante qui a été construite de façon ã soutenir un maximum l’ensemble des camarades inculpés ces derniers temps.

Certes, les camarades n’ont pas été relaxés. La justice, en dernière instance, ne pouvait pas se déjuger et encore moins se placer en porte-à-faux avec le ministère de l’Intérieur. La police s’était en effet constituée partie-civile dans des dossiers montés de toute pièce, les camarades étant par exemple accusés de violences volontaires contre… des agents de police qui, à l’image des voltigeurs de Pasqua, mais sans moto, « nettoient » les fins de manifs et sont rompus à l’arrestation musclée.

Les camarades sont libres et avec nous !

En revanche, là où le procureur avait requis de la prison ferme pour un camarade, le juge et ses assesseurs ont demandé un aménagement en 120 heures de Travaux d’Intérêts généraux ; là où le premier avait demandé des peines avec sursis plus lourdes contre Bénédicte, marionnettiste, arrêtée en tant que « clown blanc » le 1er novembre, et Gaëtan, militant étudiant ã Solidaires et camarade du NPA 31, qui a nié les violences mais a revendiqué la manifestation, les camarades ont été condamnés ã 2 mois avec sursis, assortis d’une amende de 1100 euros pour le dernier camarade, requalifiant y compris certains chefs d’accusation, dont « violence volontaire sur agent » en « tentative de violence », ce qui ne figure nulle part au code de procédure pénale. Aujourd’hui, cependant, les camarades sont libres et avec nous !

Le combat continue : libérez nos camarades !

D’autres procès sont prévus, ã Toulouse, les 9 et 17 décembre. En effet, après les interdictions de manifestation à la chaîne, la justice procède ã des jugements groupés. L’ensemble des camarades arrêtés en marge des mobilisations, qui n’ont pas seulement fait l’objet d’un rappel à la loi et ont été déférés, ont été condamnés. Cela indique clairement la détermination du gouvernement ã taper dur pour faire taire toute contestation. A Toulouse, cependant, même si la justice reste droit-dans-ses-bottes, une mobilisation organisée de la jeunesse, ayant les étudiants du Mirail comme fer-de-lance, capable de s’adresser largement ã d’autres secteurs ainsi qu’à l’ensemble des organisations du mouvement ouvrier et de la jeunesse, a démontré qu’il était possible de faire reculer les juges, au moins partiellement. C’est en ce sens aussi que la bataille doit se poursuivre et s’étendre, pour les camarades qui viennent de passer en procès comme en vue de ceux du 9 et du 17 décembre. C’est en ce sens qu’il faut continuer ã mobiliser pour la relaxe et l’amnistie des condamnés.

05/12/14

 

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