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Nouvelle répression des travailleurs de Lear
par : Martin Noda

28 Oct 2014 | La lutte des travailleurs licenciés de Lear continue. Contre la politique conjointe de la direction et de la bureaucratie syndicale du SMATA qui refusent toute sortie de conflit. Contre la justice qui refuse de faire valoir les dizaines de jugements favorables aux travailleurs. Contre l’État qui fait semblant de négocier mais qui réprime ã tout (...)
Nouvelle répression des travailleurs de Lear

La lutte des travailleurs licenciés de Lear continue. Contre la politique conjointe de la direction et de la bureaucratie syndicale du SMATA qui refusent toute sortie de conflit. Contre la justice qui refuse de faire valoir les dizaines de jugements favorables aux travailleurs. Contre l’État qui fait semblant de négocier mais qui réprime ã tout va, avec chaque jour plus d’acharnement. Face ã tous ces ennemis des droits des travailleurs, les licenciés de Lear ne baissent pas les bras.

Attaques et intimidations de la bureaucratie syndicale et répression policière

Mercredi dernier un groupe de nervis aux ordres de la bureaucratie syndicale du SMATA a attaqué la tente que les travailleurs licenciés ont installé devant les portes de l’usine depuis le début de leur lutte. Armés de couteaux et d’armes ã feu ils ont menacé les travailleurs de mort et menacé de violé les femmes présentes. Tout cela sous les yeux de la police, présente sur place à la demande de la direction de l’entreprise pour « protéger » les biens des patrons. Telle fut la technique d’entraînement des bureaucrates à la veille de la nouvelle journée d’action et de solidarité qui allait se dérouler le lendemain.

Ce jeudi 23 le rendez-vous était ã 18h, pour que travailleurs et étudiants puissent être présents au blocage de l’autoroute panaméricaine. Dès que les travailleurs de Lear et d’autres entreprises, notamment Donnelley, des enseignants et des étudiants, furent sur l’autoroute, laissant même quelques voies libres, la gendarmerie a commencé ã réprimer sans qu’il y ait eu la moindre sommation. Les gendarmes se sont déployés, ont encerclé les manifestants, et ã coups de lacrymos et de flash-balls les ont poussés sur les côtés de l’autoroute. Ces derniers ont essayé de se réfugier devant la tente installé aux portes de Lear mais la charge a continué. La gendarmerie a même réquisitionné des voitures utilisées par les manifestants (qui combinent des blocages avec des opérations escargot), et interpelant violemment plusieurs conducteurs.

De nombreux blessés

Les gendarmes ont utilisés les flash-balls ã courte distance. Beaucoup de manifestants ont été blessés, dont José Montes et Nicolás del Caño. Le premier, un dirigeant historique du chantier naval « Río Santiago » et dirigeant du PTS, a reçu plusieurs flash-balls au torse, Le second, le député National del Caño, plus de 7 dans différentes parties du corps. D’autres ont dû être hospitalisés, et les médecins ont dû extraire une partie du muscle du bras d’un travailleur de Donnelley.

Une répression fortement dénoncée

Plusieurs médias ont retransmis la répression en direct, ce qui a eu une grande répercussion. Plusieurs députés, de gauche et de droite, l’ont dénoncé, surtout parce qu’un député national a été blessé. Mais la dénonciation est aussi venue de différentes associations des droits de l’homme et de personnalité de l’aile gauche du gouvernement.

Les tensions à l’intérieur du Kirchnerisme

Les tensions (qui ne sont pas encore des fractures), remontent ã début 20141. Après la condamnation des travailleurs du pétrole de Las Heras, la reprise du discours sécuritaire, la réforme du code civil qui reconnaît la « vie depuis la conception », le gouvernement passe à l’offensive contre les classes les plus populaires. Une fois arrivé au pouvoir, et pour essayer de coopter les mouvements contestataires du début des années 2000, Nestor Kirchner avait mis en place une série de mesures pour diminuer la répression. D’abord en disant disait qu’il ne réprimerait pas la contestation sociale, ce qu’ il a évité de faire au moins devant les caméras. Puis, pour calmer le jeu après les morts lors de la répression du 19 et 20 décembre 2001 et de l’assassinat de Kosteky et Santillan par la la police qui réprimait une manifestation de chômeurs, le gouvernement avait interdit le port d’armes aux policiers et les flash-balls lors des manifestations. Ces armes n’étaient acceptées qu’en cas de défense et toujours en visant le bas du corps. Il est évident que ces mesures n’ont pas été respectés jeudi dernier, ce qui créé un malaise dans les rangs du kirchnérisme. Une fois cooptées une partie des mouvements sociaux, des associations des droits de l’homme, et surtout face ã une contestation sociale qui rend manifeste la nature véritable de la politique gouvernementale, ces idées « contre la répression » restent bien gardés au fond du tiroir.

Cristina s’inspire de Sarkozy

Mais la répression n’est pas la seule source de mécontentement. Récemment la présidente a annoncé un projet de réforme du code de procédure pénale. Cette réforme vise ã protéger différents membres du gouvernement, notamment le vice-président Boudou poursuivi en justice pour des cas de corruption, mais aussi ã répondre aux demandes de la droite, en renforçant la détention préventive et avec un projet d’expulsion sans jugement des immigrés qui commettent un délit.

La lutte de classes achèvera-t-elle la fin de cycle kirchnériste ?

Face à la crise économique et aux attaques qui en découlent, et au tournant répressif du gouvernement, la lutte des classes ne fait que s’intensifier. Le kirchnerisme essaye de contrôler la situation et de se renouveler pour faire face aux présidentielles de l’année prochaine, mais le dialogue, qui a pourtant beaucoup porté ses fruits pour lui dans le passé, semble être enterré. Il préfère maintenant couvrir son aile droite en frappant sa gauche. Mais la politique répressive ne fonctionne toujours pas, car les travailleurs continuent ã résister. Cette semaine aura lieu une nouvelle journée d’action et de solidarité avec les travailleurs de Lear. Peut-être le gouvernement décidera-t-il d’imposer, cette fois, une solution au conflit, ne serait-ce que par peur de la crise politique qu’il pourrait avoir ã traverser si la répression contre la contestation sociale continue ?

 

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