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Hollande-Valls cherchent a criminaliser le soutien aux palestinien-ne-s !
par : Courant Communiste Révolutionnaire - Plateforme Z dans le NPA

24 Jul 2014 | En plein mois de juillet, le gouvernement et les grands médias s’en donnent ã cœur joie : les manifestations de ces derniers jours en soutien à la population de la bande de Gaza et contre l’intervention terrestre meurtrière de l’Etat d’Israël qui a fait plus de 600 morts, ne seraient que l’œuvre d’antisémites convaincus, de « jeunes hommes » prêts ã (...)
Hollande-Valls cherchent a criminaliser le soutien aux palestinien-ne-s !

Marah Macna et Pierre Reip

En plein mois de juillet, le gouvernement et les grands médias s’en donnent ã cœur joie : les manifestations de ces derniers jours en soutien à la population de la bande de Gaza et contre l’intervention terrestre meurtrière de l’Etat d’Israël qui a fait plus de 600 morts, ne seraient que l’œuvre d’antisémites convaincus, de « jeunes hommes » prêts ã tout pour se lancer dans les « violences urbaines ». Le gouvernement, lui-même, est prêt ã tous les mensonges et ã toutes les formes de répression pour maintenir son soutien à l’Etat criminel d’Israël et redorer son blason par un discours antiraciste de la plus basse des hypocrisies. Il se retrouve pourtant bien mal en point, alors que les manifestations qui se succèdent en pleine période de vacances rassemblent des milliers de personnes et témoignent de la détermination des manifestant-e-s.

À Paris : Barbès sous les gaz, la répression n’atteint pas la détermination des manifestant-e-s

À Paris, dès 15h ce samedi, ce sont des milliers de manifestant-e-s qui se sont retrouvés au pied du métro Barbès pour affirmer leur soutien au peuple palestinien. Femmes, enfants, jeunes, vieux, la foule était bien loin de la description qu’ont pu en faire les grands médias. Sous un soleil de plomb, de nombreux-ses manifestant-e-s avaient apporté leur pancarte, leur drapeaux, leur keffieh et leurs slogans, qui cette fois-ci encore plus que la semaine passée, attaquaient directement la complicité du gouvernement Hollande-Valls envers l’Etat d’Israël. Pour certains, c’est l’interdiction de la manifestation elle-même qui les a poussé ã descendre dans la rue, indignés par le scandale de cette répression. Les longues rangées de cars de CRS, dans tout le quartier, bloquant toutes les rues alentour, ne viennent que renforcer ce sentiment.

Très vite, la place est pleine de monde et certains montent sur les échafaudages, sur les panneaux, sur le pont du métro, brandissant un drapeau palestinien ou brûlant celui de l’Etat d’Israël. Tout le monde piétine jusqu’à ce qu’un départ en manif soit tenté, remontant la rue vers la station Château Rouge où attend une ligne serrée de CRS. Refusant toute discussion avec les organisateurs, ce sont les gaz vomitifs qui ont répondu aux slogans. Lancés haut dans le ciel de Barbès, ils retombent en différents éclats sur l’ensemble des manifestant-e-s, y compris les personnes âgées et les enfants. Devant cette offensive, et après les bousculades, peu de manifestant-e-s reculent, et elle n’aura eu en réalité pour conséquences que la division de la manifestation en trois cortèges. L’un d’eux ira jusqu’au Sacré-Cœur, où les touristes ont pu assister ã un nouveau gazage de la part des CRS tandis que l’église ferme ses portes aux manifestant-e-s cherchant ã y échapper. Plus loin, ã Gare du Nord, on peut voir même un quatrième cortège, un millier de manifestant-e-s étant resté bloqué par les barrages de la police en dehors du rassemblement. Jusqu’à plus de 17h30, ils restaient encore des milliers de personnes répétant les slogans : « Israël assassin, Hollande complice ! ».

Gaz, lacrymo, matraques et même flashball, aucune sortie possible pour les manifestant-e-s, station de métro fermée : ce que le gouvernement a voulu jouer ici, c’est bien la carte de l’émeute. En interdisant cette manifestation et en encerclant les manifestant-e-s de la sorte, il organisait ce dont aujourd’hui il feint de s’indigner. La Préfecture de Police de Paris, ainsi que celle du Val d’Oise où une autre manifestation interdite a donné lieu ã des échauffourées dimanche, s’empressent de parler de « violences urbaines », se félicitant de leurs interventions musclées. On croirait les voir rejouer 2005, lorsque la mort de Zyed et Bouna, suite ã une intervention policière, avait enflammé les banlieues et donné le loisir ã Villepin de décréter l’état d’urgence. Le nombre de gardes ã vue et les lourdes peines qui les ont suivi (pour l’instant, trois peines de prison avec sursis jusqu’à 10 mois et quatre peine de prisons fermes sont tombées) témoignent là aussi de cette volonté de criminaliser la mobilisation. À grand renfort de propagande médiatique, ces énormes ficelles ne cherchent qu’à discréditer la colère et l’indignation profonde qui animent les manifestant-e-s contre la politique de l’Etat d’Israël.

A Toulouse : Succès des mobilisations populaires en soutien aux Palestiniens

A Toulouse, Moudenc le maire UMP et ses flics, n’ont pas fait mieux : ils se sont empressés de déclarer que la manifestation du 19 juillet était illégale parce que la date de dépôt excédait de trois heures le délai légal. A l’initiative du PCF qui avait déclaré la manifestation, les manifestant-e-s ont effectué plusieurs rondes sur la place du Capitole où la police les avait cantonnés. Après quelques rondes sur la place, le PCF, Ensemble et le POI s’empressant de ranger leurs drapeaux [1], des jeunes manifestant-e-s ont pris la décision spontanée de passer outre l’interdiction et sont partis en manif sauvage ã 300. La Police municipale était débordée et les manifestant-e-s ont traversé les rues du centre-ville sous les cris de « Palestine vivra, Palestine vaincra ! », « Israël Assassin, Hollande complice », « Gaza, Gaza, Toulouse est avec toi ! » jusqu’à la cathédrale de Toulouse ou la manifestation s’est dispersée. La seule organisation politique ã braver l’interdiction municipale était le NPA, le collectif Coup pour Coup 31 n’ayant pas appelé à la manifestation.

Derrière l’amalgame entre opposition à l’Etat d’Israël et antisémitisme, une volonté de criminaliser le soutien aux palestinien-ne-s !

Hollande et Valls crient à l’antisémitisme, organisant l’amalgame entre haine des juifs et indignation contre l’Etat d’Israël et donc entre antisémitisme et antisionisme. Par contre, ils passent sous silence les agissements de la Ligue de Défense juive, organisation d’extrême droite qui attaque physiquement les manifestants pro-palestiniens.

Ce week-end le premier ministre, qui participait ã une commémoration des 72 ans de la rafle du Vel d’Hiv’ parlait alors d’un « antisémitisme d’une forme nouvelle » et François Hollande demandait que ne soit toléré aucun acte, aucune parole qui puisse faire ressurgir l’antisémitisme et le racisme ». De la même manière que pendant l’affaire Dieudonné il y a quelques mois, le gouvernement s’efforce de cacher le racisme de l’Etat français sous la bonne conscience à la mode « SOS Racisme ». On ne peut nier que quelques soraliens se soient mêlés aux manifestations de ce week-end, un peu partout en France, de même que des partisans de courants réactionnaires tels que les Frères Musulmans. Ils étaient néanmoins une infime minorité et vouloir donc faire croire que la lutte pro-palestinienne ne peut qu’être antisémite et islamiste, et prétendre que ces milliers de personnes qui se sont rassemblées partagent cette xénophobie nauséabonde n’est qu’une pure diffamation, destinée ã faire taire ceux qui oseraient pointer du doigt le scandale du soutien de la France à l’Etat d’Israël.

Les accusations portées contre le NPA pour antisémitisme par un dirigeant du CRIF (Conseil Représentatif des Institutions Juives de France) ou encore par l’auto-proclamé BNVCA (Bureau National de Vigilance Contre l’Antisémitisme) sont en ce sens une claire instrumentalisation de cet amalgame visant ã « punir » la seule organisation politique française qui n’ait pas déserté le terrain suite aux interdictions complices de l’Etat français.

A bas l’agression impérialiste de l’Etat d’Israël !

Les mass médias et la presse mettent constamment sur un pied d’égalité Tsahal et le Hamas, l’Etat impérialiste d’Israël et le territoire de la bande de Gaza, vaste camp de concentration ã ciel ouvert, ainsi la première page laconique de Libération du 15 juillet : « Israel-Hamas, l’escalade » avec en fond une photo de bombardement non explicitée. Ce serait oublier que les Palestiniens et les Gazaouis en particulier subissent une intervention terrestre meurtrière de l’Etat d’Israël qui a fait plus de 600 morts et 100 000 déplacés (contre 28 côté israélien), d’abord par le biais de bombardements aériens « ciblés » sur la population gazaouie qui ont été suivi d’une opération terrestre depuis vendredi 18 juillet. Cette opération « bordure protectrice » est déjà plus meurtrière que l’opération « Pilier de défense » en 2012. Au-delà de l’instrumentalisation du meurtre de trois jeunes Israéliens [2], le projet de Netanyahou est d’affaiblir le Hamas tout en s’appuyant sur M. Abbas dans le but de diviser encore plus les Palestiniens et d’accroitre la domination sans partage de l’Etat d’Israël sur l’ensemble de la Palestine.

Mais cette mauvaise propagande a ses limites et de réelles manifestations populaires de soutien aux Palestiniens ont eu lieu en France, et partout dans le monde. Comme en 2012 et en 2009 le soutien populaire aux Palestiniens est remarquable. Il est la preuve éclatante que la politique d’Apartheid et l’Etat d’Israël ne laisse pas indifférent. Le caractère populaire de ces manifestations atteste du fait que la lutte des Palestiniens a acquis une valeur de symbole international de lutte contre l’oppression coloniale, qui dépasse de loin la problématique régionale de ce que l’on nomme le « conflit israélo-palestinien ». Le plus visible des processus de colonisation contemporains laisse entrevoir en contrepoint la politique répressive de l’impérialisme français dans ses colonies intérieures que sont les quartiers populaires et à l’égard de ses habitant-e-s stigmatisés. Porter le drapeau palestinien est non seulement un acte internationaliste mais aussi un acte de résistance face à l’impérialisme français, dont le caractère néocolonial s’est exprimé avec éclat sous la plume d’édiles municipaux tels qu’Estrosi ã Nice qui a pondu un arrêté municipal pour interdire les drapeaux étrangers lors de la coupe du monde [3] et dans les paroles d’Hollande comme de sa décision d’interdire une partie des manifestations en solidarité avec Gaza.

Ce mois de juillet n’aura pas laissé de répit au gouvernement Hollande, dont la popularité ne cesse de décroitre. La répression et l’interdiction de la manifestation n’ont pas fait l’unanimité dans ses rangs, et les nombreuses manifestations autorisées qui ont eu lieu en province sans heurts apportent la preuve ã tous que les provocateurs ne sont pas du côté des manifestant-e-s, mais bien de la police ou de la LDJ. Le succès des manifestations dans ce contexte ne fait que témoigner une fois de plus de la colère sourde qui existe parmi les classes populaires et la jeunesse, contre ce gouvernement et cet Etat racistes, prêts ã faire défiler les homophobes de la « Manif pour tous » pendant des mois mais qui se scandalise de voir s’exprimer la solidarité populaire envers nos frères et sœurs palestiniens.

Les organisations politiques et syndicales françaises doivent choisir leur camp !

Depuis le début de l’offensive militaire israélienne, la quasi-totalité des organisations politiques [4] a refusé de prendre part aux manifestations qui ont rassemblé des milliers de personnes à l’appel de tout le spectre des collectifs militants de la cause palestinienne, se contentant d’organiser des rassemblements ã part. Sous l’effet de la pression exercée par le gouvernement et par des organismes comme le CRIF et sous prétexte de ne pas se retrouver en position de soutien au Hamas, ces organisations ont ainsi jusque-là déserté le terrain de mobilisations internationalistes rassemblant des dizaines de milliers de personnes, dont énormément de jeunes issus de l’immigration et vivant dans les quartiers populaires souvent très peu présents ã d’autres types de manifestation. Par ailleurs, cette mise à l’écart de la vie politique de ces couches, sous les coups d’une ambiance de plus en plus islamophobe, contribue très fortement à les renvoyer ã une sorte d’identité politico-religieuse.

Il est en ce sens positif qu’un accord ait été trouvé pour des manifestations communes le 23 et le 26, même si cela n’empêche pas Mélenchon de contribuer aux amalgames et à laisser la porte ouverte ã des récupérations en tout genre, en employant par exemple le terme englobant de « sectes ethnicistes » et en espérant un sursaut patriotique pour la manifestation du 23, alors que « la patrie » n’est autre que le masque fantasmé de l’impérialisme français. Ou encore que la CGT se soit empressée de préciser que lors de cette même manifestation son service d’ordre ne protégera que le cortège CGT, ce qui est une façon de prendre ses distances avec le reste des manifestant-e-s.

Les organisations qui représentent le mouvement ouvrier doivent au contraire se mettre en première ligne dans le combat contre la politique impérialiste de l’Etat israélien en Palestine en se battant en tout premier lieu fermement contre ce gouvernement complice et sa tentative de criminaliser le soutien ã nos frères et sœurs palestinien-ne-s.

A bas la répression du gouvernement Hollande-Valls !

Soutien aux inculpé-e-s suite aux manifestations !

Vive la lutte du peuple palestinien !

Halte à l’offensive militaire de l’armée israélienne !

 

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