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Zanon-Vio.Me : "Une rencontre porteuse d’un grand futur"
par : Raúl Godoy (PTS, ouvrier du Zanon et député ouvrier au parlement provincial de Neuquén, Argentine)

30 May 2013 | L’arrivée à l’usine Vio.me a été l’un des moments les plus émouvants de ma tournée en Europe. Nos cœurs palpitaient à l’idée de cette rencontre au beau milieu d’une Grèce frappée par un chômage qui dépasse les 30%.
Zanon-Vio.Me :

Les travailleurs de Vio.me ont décidé de se battre corps et âme et de ne pas accepter les licenciements : ils ont mis leur usine ã produire sous contrôle ouvrier ! Un exemple de lutte et de résistance pour tous les travailleurs !

Par Raul Godoy

L’arrivée à l’usine Vio.me a été l’un des moments les plus émouvants de ma tournée en Europe. Nos cœurs palpitaient à l’idée de cette rencontre au beau milieu d’une Grèce frappée par un chômage qui dépasse les 30%.

Face au panorama de locaux commerciaux désaffectés et aux milliers de travailleurs et d’enfants convertis en vendeurs ambulants, un noyau dur d’ouvriers dans une petite usine s’est levé pour dire STOP ! Ils ne se sont pas résignés ã accepter la fermeture de leur usine et sont restés pour résister aux licenciements, défiant le sens commun, défiant le chômage. Ce groupe d’ouvriers soutenu par un réseau de solidarité est en train de donner un exemple de taille pour des milliers, des millions de travailleurs. Il y a quelques mois, quand une amie allemande nous a demandé d’écrire une lettre depuis Zanon aux ouvriers d’une usine en Grèce, nous nous sommes demandé en quoi quelques mots sur un bout de papier envoyé depuis un endroit si éloigné et inconnu, avec tant de différences culturelles, pourraient aider. Ça a été une immense surprise d’entendre de la bouche d’un ouvrier toute l’importance que ces mots avaient eue, comment ils les avaient remplis d’émotion et de force, combien ils s’y étaient identifiés et s’étaient sentis épaulés… ça nous a donné les larmes aux yeux. Avec si peu, on peut tant apporter ã une cause si on se parle franc !

D’entrée de jeu, la rencontre s’est passée comme si on se connaissait depuis toujours. J’ai pu voir sur chaque visage, dans chaque geste, dans leurs mots exprimant leurs doutes, leurs peurs, leur colère et leur détermination, les visages, les gestes et les sentiments de chaque ouvrier de Zanon. A les entendre, j’avais l’impression d’entendre mes camarades 11 ans plus tôt. J’aurais pu attribuer le prénom de chaque ouvrier de Vio.me ã un ouvrier de Zanon. Ils m’ont fait ressentir immédiatement que j’appartenais à leur lutte. Je ne m’étais pas rendu compte que j’étais déjà l’un des leurs. Pourtant on dit toujours, on l’a même inscrit dans les statuts de notre syndicat céramiste, que la classe ouvrière n’a pas de frontière. Mais le constater de ses propres yeux, face ã des ouvriers en pleine ébullition politique, c’est une expérience formidable.

Avoir les mêmes préoccupations, parler la même langue, celle de la lutte contre le patronat, tout en ayant ã affronter le pouvoir politique qui soutient le patronat : ministères, « justice », fonctionnaires, gouvernements… cela crée des liens profonds entre nous. Nous avons échangé pendant plus de 4 heures. Ensuite, nous avons donné une conférence devant un auditoire rempli de camarades.

Nous avons dit clairement que nous pouvons tous donner notre avis sur Vio.me, que nous pouvons tous parler de son futur, de ce qui joue en sa faveur ou ã son encontre. On peut débattre si l’on veut une coopérative, l’autogestion ou d’autres variantes, mais comme en Argentine en 2002, ce qui compte par-dessus tout, c’est de défendre cette gestion ouvrière. On peut continuer ã débattre, mais ça sera totalement différent si Vio.me tient debout ou non. En Argentine, notre slogan pour défendre les usines occupées-récupérées, c’était : « s’ils s’attaquent à l’une, ils s’attaquent ã toutes ». Aujourd’hui la défense de la gestion ouvrière de Vio.me doit être l’étendard de lutte de toute l’avant-garde en Grèce, et doit de cette façon parvenir ã recueillir le soutien de la population. La lutte de Vio.me est grande car elle soulève une perspective différente, elle ne se résigne pas face aux licenciements et aux fermetures d’usine. L’occupation et la remise en production de toute usine qui ferme ou licencie est un outil puissant pour donner un horizon aux travailleurs d’Europe. Et pas seulement ã ceux de Grèce.

Nous prenons cette lutte ã bras le corps, comme notre propre lutte. Ces embrassades, ces accolades fraternelles ont témoigné d’une rencontre chargée d’avenir.

 

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