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Une délocalisation cachée ? Les patrons et leur solidarité internationale
par : Daniela Cobet

28 May 2013 | Le 17 mai les salariés de Goodyear étaient au tribunal de Nanterre pour une audience dans le cadre de leur demande d’annulation du PSE concernant le site d’Amiens-Nord. Depuis 6 ans ils ont obtenu l’annulation de plusieurs PSE et peuvent se vanter du fait que pas un seul salarié n’ait été licencié pour cause (...)

Par Daniela Cobet

Le 17 mai les salariés de Goodyear étaient au tribunal de Nanterre pour une audience dans le cadre de leur demande d’annulation du PSE concernant le site d’Amiens-Nord. Depuis 6 ans ils ont obtenu l’annulation de plusieurs PSE et peuvent se vanter du fait que pas un seul salarié n’ait été licencié pour cause économique.

Après l’échec de la négociation avec l’américain Titan qui se disait prêt ã reprendre la production des pneus agraires (dits Farm), la direction a annoncé en février un plan de fermeture pure et simple du site d’Amiens-Nord, sous prétexte d’une baisse des ventes en Europe.

Cet argument semble néanmoins être un pur mensonge. Ayant contacté une quinzaine de distributeurs, on a appris que non seulement les ventes ne baissent pas, mais que Goodyear a pris à leur égard des engagements pour continuer à leur fournir des pneus jusqu’en 2015 au moins. Il est donc clair que si le site d’Amiens fermait comme le veut la direction, ces pneus devraient bien être produits quelque part.

Une délocalisation en cours

Et c’est ã São Paulo au Brésil que Goodyear semble vouloir délocaliser la production. Pas étonnant quand on sait que le salaire de base dans l’industrie du pneu là -bas tourne autour de 400 euros et que le syndicat du secteur est affilié à la confédération jaune Força Sindical. Mais le plus grave est que, contrairement ã ce que dit la direction, qui jusqu’à présent niait toute importation de pneus agraires vers l’Europe, cette délocalisation pourrait être déjà en cours et expliquer la baisse de production provoquée sciemment ã Amiens.

Et ce serait le même Titan, dont le PDG a osé accuser les ouvriers d’Amiens de ne travailler que trois heures par jour, qui serait à la pointe de cette mascarade. Le site de São Paulo, ainsi que toute la branche Farm de Goodyear en Amérique du Sud, lui a en effet été cédé dans le cadre d’un accord daté de fin 2010, le même qui prévoyait la reprise du Farm sur le site d’Amiens. On comprend tout de suite pourquoi Titan n’a pas accepté de s’engager ã maintenir la production du site français pour au moins 5 ans : tout simplement car il comptait bien, comme l’ont dénoncé les travailleurs, le fermer pour aller surexploiter les travailleurs d’un autre pays et se débarrasser au passage de la combativité des ouvriers d’Amiens.

Les Goodyear sont ainsi en train de démontrer la complicité entre Titan et leur patron, et de révéler leur plan machiavélique qui ne s’explique en rien par la crise, mais seulement par leur volonté de faire de plus en plus d’argent sur le dos des travailleurs. Au tribunal vendredi dernier, Titan a prétexté avoir été prévenu tard de son implication dans le procès et a obtenu le report de l’audience au mois de juin. Les militants du NPA, présents le 17 ã Nanterre, seront encore une fois à leur côté dans cette nouvelle échéance.

Contrôle ouvrier et internationalisme prolétarien

Ce que prouve le cas des Goodyear, c’est que les patrons n’ont aucun scrupule ã mentir aux salariés et sont prêts ã établir des alliances à l’échelle internationale pour aboutir à leurs objectifs. Il faut en tirer les conséquences et exiger la fin du secret commercial, l’ouverture de tous les livres de comptes pour établir un contrôle sur les affaires. Les contacts pris avec des camarades au Brésil qui sont en train d’aider ã confirmer l’hypothèse d’une délocalisation vers le site de São Paulo montrent par ailleurs que la solidarité internationale, du côté des travailleurs, est aussi possible que nécessaire.

 

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