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Dans l’automobile comme ailleurs, les menaces se précisent : la coordination des travailleurs doit se renforcer !
par : Courant Communiste Révolutionnaire - Plateforme Z dans le NPA

02 Jul 2012 | Les menaces qui pesaient sur le site de PSA d’Aulnay-sous-Bois, révélées par la CGT l’été dernier, se précisent. Il en va de même pour celui de Madrid Villaverde dans l’Etat espagnol alors que celui de SevelNord est soumis ã un chantage scandaleux : « le futur véhicule utilitaire K0 ne sera attribué à l’usine que si les salariés acceptent de renoncer ã une (...)

Par Vincent Duse, CGT Peugeot-Mulhouse

Les menaces qui pesaient sur le site de PSA d’Aulnay-sous-Bois, révélées par la CGT l’été dernier, se précisent. Il en va de même pour celui de Madrid Villaverde dans l’Etat espagnol alors que celui de SevelNord est soumis ã un chantage scandaleux : « le futur véhicule utilitaire K0 ne sera attribué à l’usine que si les salariés acceptent de renoncer ã une partie des jours RTT, et se soumettent ã une flexibilité aggravée avec un gel des salaires » a déclaré la direction aux travailleurs de Hordain au CE de mai 2012. Quatre mois ã peine après le « mariage » PSA-General Motors, c’est au tour des collègues d’Opel Bochum, en Allemagne, de se retrouver sur la sellette, alors que parallèlement, les sites de production de Saint-Ouen, dans le 93, et de Rennes, en Bretagne, sont également dans le viseur.

Menaces et chantage à l’emploi

Cette situation n’est pas que propre ã notre secteur industriel. Elle s’ajoute aux centaines de milliers de licenciements qui vont tomber dans les prochains mois, certains analystes parlant, au bas mot, de 400.000 suppressions d’emploi.

Plusieurs scénarios sont envisagés par le nouveau gouvernement pour ce qui est de l’automobile. On parle, dans les couloirs des ministères, de fermetures partielles de sites, histoire d’essayer de faire passer la pilule en disant que « tout a été fait pour éviter le pire ». On parle également d’accords, dits, de performance. C’est la façon dont le patronat entend appliquer, de façon unilatérale, le « choc de compétitivité » que plusieurs gros-bonnets du Médef réclament au gouvernement de Jean-Marc Ayrault come ils l’ont fait savoir dans une tribune des Echos, contresigné, bien entendu, par Philippe Varin, le PDG de PSA. Ce genre d’accords revient ã faire accepter par les travailleurs des réductions de salaires, des augmentations du volume de travail ou un rognage de leurs droits « en échange » du maintien de l’emploi. Un tel chantage a déjà été mis en œuvre sur différents sites de production italiens du groupe Fiat (Pomigliano d’Arco notamment, prés de Naples), par Sergio Marchionne, afin de casser les résistances ouvrières et maximiser les profits.

En tout état de cause, que ce soit ã travers des fermetures partielles ou des accords qui « avantagent tout le monde », ce sont des milliers d’emploi qui sont menacés, à la fois en production, dans les bureaux, dans les technicentres, mais également au niveau du travail intérimaire, chez les prestataires et dans la sous-traitance. Mais de tout cela, le gouvernement n’en a rien ã faire. Les syndicats, eux, au lieu de tirer la sonnette d’alarme et de préparer la mobilisation, sont tout affairés ã préparer le « dialogue social », ou plutôt la « paix sociale », à laquelle les a conviés Hollande pour début juillet. Pendant ce temps, le plan de bataille du patronat se précise.

Pour une coordination des sites et des équipes syndicales combatives, en France comme en Europe

C’est pour toutes ces raisons que sans attendre un seul instant, à la base, avec l’ensemble de nos organisations, il faut que l’on se prépare. Cela fait des mois que les menaces sont-là . On sait pertinemment qu’un groupe qui a des milliards en trésorerie comme PSA, qui a touché de l’argent public en promettant de ne supprimer aucun emploi, est parfaitement en mesure de maintenir tous les emplois, de répartir le travail entre toutes les usines. Et si Varin ou son successeur probable, avec le conseil d’administration, ne sont pas capables de le faire, ce serait aux organisations ouvrières, dans les usines et sur les différents sites, de coordonner un tel programme. Nous connaissons la production et nous savons comment les boites marchent, mieux sans doute que les dirigeants du groupe qui se contentent de toucher leurs jetons de présence Avenue de la Grande-Armée ã Paris et qui préparent en secret leurs mauvais coups contre des dizaines de milliers de familles ouvrières et n’en ont rien ã faire.

Le 28 juin, à l’occasion du Comité de Groupe européen, une mobilisation générale est prévue devant le siège de PSA, ã Paris. Le 30, ce sont les copains de General Motors, ã Strasbourg, qui appellent ã manifester, contre la menace qui pèse sur leur usine. Il est temps que, tous et toutes ensemble, on soit en capacité de se mobiliser, car si une seule fermeture passe, ce ne sera certainement pas pour garantir l’emploi sur les autres sites. Au contraire, ce qui nous attend, c’est un renforcement de la charge de travail et le chantage à l’emploi. Des délégations de toutes les usines et des technicentres, notamment de Mulhouse, mais aussi de Rennes, de Saint-Ouen, de Sochaux, de SevelNord, de Poissy et même de Madrid ou de Opel Bochum seront présentes aux côtés des collègues d’Aulnay le 28. Le 30, les collègues de GM ne seront pas tout seuls non plus dans les rues de Strasbourg.

Ces deux dates devraient être le premier pas pour commencer ã mettre en place une véritable coordination des travailleurs en lutte contre les fermetures. Le problème ne concerne pas seulement l’automobile, mais aussi d’autres secteurs, comme l’aérien, l’informatique, etc., mais également des centaines de petites et moyennes boites.

C’est pour cela que cette coordination qui pourrait se mettre sur pied et affirmer haut et fort « aucun licenciement, maintien de tous les emplois et mobilisation par la grève pour imposer nos revendications ! » devrait être la plus ouverte possible pour éviter que les bagarres soient isolées les unes des autres. Le patronat, pour sa part, est bel et bien uni, avec un gouvernement ã ses ordres qui se contentera de nous faire avaler des couleuvres avec l’aide des « partenaires sociaux ». A nous de souder nos rangs pour préparer les bagarres et donner des perspectives aux collègues qui sont les plus frileux ou les moins convaincus.

Le 28 comme le 30 il y aura également des collègues allemands et espagnols présents ã nos côtés. Ils sont en effet confrontés aux mêmes problèmes que nous : menace sur l’emploi et austérité gouvernementale. A nous aussi de faire que cette coordination soit une réelle coordination de classe, qui dépasse les frontières françaises. Si une boite ferme de l’autre côté des frontières hexagonales, ce n’est pas une bonne nouvelle pour l’emploi ici comme veulent bien le faire croire certains, focalisés sur le soi-disant « redressement économique » de la France ou la « ré-industrialisation du pays ». Toute boite qui ferme, c’est du fric en plus dans les poches du patronat et plus de pression sur les autres salariés d’un même groupe, quel que soit le pays où ils travaillent.

Pour commencer sérieusement à lutter contre les PSE à la chaîne, contre les menaces de fermeture, dès le 28, il faudrait que l’on commence, par en bas, avec les équipes syndicales combatives, ã se coordonner pour dire que l’on ne croit ã aucune promesse de redressement du gouvernement (qui a mené les collègues d’Aulnay en bateau lors de la rencontre Martin-Montebourg-intersyndicale d’Aulnay le 18 juin), qu’on refuse le chantage patronal, et que notre ligne de défense collective,c’est le maintien de tous les emplois.

Une telle coordination, même si au début ce n’est qu’une simple liste d’échange entre équipes syndicales combatives, prêtes ã en découdre et à lutter pour le maintien de tous les emplois, pourrait donner des perspectives ã des bagarres qui jusqu’à présent sont atomisées mais vont aller en se multipliant dans les mois ã venir, quand les PSE vont tomber.

Pour une intervention du parti en direction des entreprises pour aider les travailleurs ã s’organiser

Le NPA, on l’a souligné ã plusieurs reprises, souffre d’un manque d’enracinement en entreprises. On a pu en sentir les conséquences pendant la lutte contre la réforme des retraites, et il faudrait inverser la tendance, avec une orientation active, dans les prochains mois, en direction du monde du travail et des entreprises. Il n’en reste pas moins que le parti pourrait jouer tout son rôle de parti anticapitaliste luttant pour la transformation révolutionnaire de la société en proposant au reste des organisations ouvrières combatives, syndicales et politiques, la construction du « tous ensemble », par la grève et la lutte, pour la défense de tous les emplois ã PSA et une coordination pour contrer les PSE. C’est ainsi que notre classe pourra relever la tête et envisager les résistances ã venir contre l’austérité de gauche que Hollande-Ayrault nous concocte en parallèle avec les attaques patronales qui sont pleuvoir dans les prochains mois.

25/06/12

 

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