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Mai 68/Mai 2011 : Une comparaison historique pour penser une stratégie gagnante
par : Santiago Lupe

31 May 2011 |

De nombreuses comparaisons se font entre le mouvement qui nait dans l’État espagnol et celui de Mai 68 en France. Pour les camarades de Classe contre Classe l’expérience française est un grand exemple de la façon dont les jeunes sont parvenus ã transformer leur puissante lutte dans les barricades en la plus grande grève générale d’Europe, convergeant avec la classe ouvrière en mettant le Régime du Général De Gaulle dans l’impasse.

Les étudiants ont montré avec leur « nuit des barricades » une alternative de lutte à la politique des manifestations routinières et impuissantes que la bureaucratie syndicale de la CGT, contrôlée par le PCF stalinien, avait l’habitude d’organiser. La lutte combative de la jeunesse et ses expéditions dans les entreprises ont réussi ã influencer les travailleurs qui ont rejoint la lutte avec leur meilleure arme, la grève générale indéfinie.

On doit prendre en compte cette expérience pour penser à la façon dont l’irruption de la jeunesse après le 15 mai peut agir en tant que catalyseur pour briser la paix sociale criminelle que les dirigeants de Commissions Ouvrières et de l’UGT maintiennent dans les lieux de travail. La jeunesse de 2011 est objectivement plus reliée aux travailleurs par la réalité du chômage et de la précarité à laquelle elle est condamnée. Car, même si les Directions Syndicales abandonnent la lutte contre le travail précaire, les millions de jeunes précaires, esclaves des CDD, font partie des travailleurs. Mais, en même temps, les travailleurs n’ont pas fait l’expérience d’un période d’importantes luttes, en raison de la politique de Toxo et Méndez et de la peur que produit un chômage de 20 %. C’est donc une réalité bien différente de celle de Mai 68, qui oblige à lutter plus tenacement pour parvenir ã établir une stratégie de classe pour ce mouvement. Dans les encadrements ci-dessous on rend compte de quelques actions réalisées lors de différentes assemblés qui peuvent servir d’exemple – ã généraliser - pour essayer de transformer cette rébellion ã forte composante de jeunes en un processus révolutionnaire qui mette en échec cette fausse démocratie au service des banquiers et des patrons.

De même, la comparaison entre 68 et le processus actuel nous sert pour comprendre la profondeur de la crise qui commence ã s’ouvrir dans le Régime héritier de la Dictature dans notre pays. Elle permet de mieux comprendre les défis que nous, jeunes et travailleurs qui aspirons ã détruire ce Régime, nous devrons affronter.

Le croissant écart entre la jeunesse et le Régime du 78 :

En 1968, entrèrent en scène les milliers d’étudiants de « l’université de masse » créée après la Seconde Guerre Mondiale. Des milliers de jeunes dont les aspirations d’ascension sociale ne pouvaient pas être satisfaites par le Régime gaulliste, qui continuait de maintenir une structure très hiérarchisé et conservatrice. L’université française était la « dictature des doyens », et cette situation s’étendait ã presque tous les secteurs professionnels et de la culture. L’entrée en scène des étudiants se lia rapidement ã une classe ouvrière fortement exploitée qui avait mené d’importantes luttes et qui n’avait pas encore était frappée par la crise capitaliste mondiale qui apparaitrait avec force au début des années 70. Les travailleurs montraient leur ras-le-bol face au régime d’exploitation manufacturière hérité de la reconstruction de l’après-guerre et face à la politique réformiste de leurs directions du PCF et la CGT.

Pendant le mao 2011 espagnol, le secteur de la jeunesse qui fait son entrée en scène est beaucoup plus large. Il s’agit de l’immense majorité des jeunes ; ceux qui font partie de ces 45 % de jeune au chômage, ceux qui n’en font pas partie, mais qui ont des petits boulots temporaires, en tant que boursiers, souvent donc ã mi-temps avec des salaires misérables, mais aussi l’ensemble des étudiants qui voient comme perspective immédiate le fait de finir par rejoindre les rangs des chômeurs et des précaires. C’est toute une génération, la « génération perdue » d’après le FMI, qui sent que le Régime actuel et ses partis « ne la représentent pas ». Ce divorce peut commencer a s’étendre facilement parmi les travailleurs et les autres secteurs populaires qui ont vu pendant ces dernières années que ceux qui gouvernent réellement le pays, sont les grandes entreprises et les banques du IBEX35 avec lesquels le Zapatero se réunit ã Moncloa. Le large soutien social au 15 mai est une preuve et une expression de ces faits.

On est donc aux débuts d’un processus de lutte plus important, que la « démocratie » de Juan Carlos I devra affronter. Au-delà des formes et rythmes que prendront les mobilisations, le fond de la question est que pour la première fois en 30 ans le Régime se montre incapable de maintenir le « consensus » face aux masses.

 

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