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La situation Internationale et les tâches des marxistes révolutionnaires aujourd’hui
18 May 2005 | Manifeste Programmatique de la Fraction Trotskyste pour la Quatrième Internationale (Introduction)

Manifeste Programmatique de la Fraction Trotskyste pour la Quatrième Internationale

Ce Manifeste a été adopté par la III° Conférence de la Fraction Trotskyste pour la Quatrième Internationale (FTQI) [1] qui s’est tenue ã Buenos Aires en avril 2005. La rédaction finale du Manifeste a été à la charge de la Commission de Coordination de la FTQI. Une bonne partie du texte concernant la Bolivie a été ré-élaboré par la suite en tenant compte des analyses de la LOR-CI au cours des derniers événements de juin 2005. Ce Manifeste sera présenté aux militants et aux sympathisants des différentes organisations qui composent la FT en vue de son adoption lors de conférences ou congrès nationaux. Il sera postérieurement ratifié ou rectifié lors de la IV° Conférence de la Fraction Trotskyste pour la Quatrième Internationale. Il a été publié pour la première fois en espagnol en juin 2005.

Introduction

Les dernières décennies ont été caractérisées par l’offensive bourgeoise contre le travail, contre les pays semi-coloniaux et les anciens Etats ouvriers bureaucratisés. Cela a été la réponse du capital à la période convulsive ouverte dans les années 1970. Cette décennie a été marquée par la crise d’accumulation capitaliste après le boom d’après guerre, par l’émergence de puissances compétitrices comme l’Allemagne et le Japon, par l’ascension du mouvement ouvrier et populaire de 1968 ã 1981 dans les pays centraux et de façon plus aiguë dans la périphérie, minant et remettant ainsi en cause la stabilité relative de l’Ordre de Yalta sous l’hégémonie et la domination des Etats-Unis. Cette période marque la fin de « l’hégémonie bienveillante » de l’impérialisme étasunien. Washington a été obligé de passer à la contre-offensive afin de prévenir une érosion trop rapide de sa puissance tant au niveau économique que militaire. Le résultat de cette réaction impérialiste a été un ralentissement des rythmes du déclin étasunien, voir même une recomposition relative de son hégémonie. Cette politique qui a commencé avec le gouvernement Reagan dans les années 1980 a atteint son apogée au cors des années 1990 lorsque la débâcle de l’URSS a permis ã Washington de se proclamer comme puissance victorieuse de la guerre froide et de créer l’illusion d’une domination « absolue » sur le monde, occultant et diminuant ainsi les contradictions de sa domination. Le renforcement de la politique libérale et l’extension du capital ã de nouvelles sphères géographiques interdites auparavant à l’exploitation ont entraîné un triomphalisme bourgeois effréné donnant lieu ã une décennie de prospérité et de renouveau capitaliste.

La fin des années 1990 marque cependant un point d’inflexion par rapport à la situation des décennies précédentes. L’ouverture de cette nouvelle période pour la situation internationale est la résultante des facteurs suivants :

1) La fin du boom de l’économie étasunienne à la fin des années 1990 et plus généralement le développement des contradictions inhérentes ã une plus grande internationalisation du capital et un important déséquilibre de l’économie mondiale qui s’annonçait déjà avec la crise asiatique de 1997-1999.

2) Un changement significatif dans la politique extérieure de l’impérialisme étasunien à la suite des attentats du 11 Septembre tendant ã une orientation offensive et agressive créant les conditions pour la réaffirmation de la domination étasunienne sur le monde en entraînant l’affaiblissement des institutions internationales comme l’ONU et en redéfinissant le rôle d’autres comme l’OTAN, remettant ainsi en question le système régissant les relations internationales établi au sortir de la seconde Guerre Mondiale .

3) En conséquence, nous assistons au développement sans précédent au cours des dernières années des tensions interétatiques entre les grandes puissances, fondamentalement entre les Etats-Unis et la France et l’Allemagne qui ont déjà atteint un niveau très important avant la guerre étasunienne contre l’Irak, montrant un point de rupture dans les relations internationales. Ces tensions continueront ã exister à long terme indépendamment des différentes conjonctures ou rapprochements ponctuels. A cours terme, la crise ouverte en Europe après le triomphe du « non » lors des référendum sur l’adoption du Traité Constitutionnelle Européen (TCE) en France et aux Pays Bas représente un avantage en faveur de Washington.

4) Une récupération lente mais soutenue du mouvement de masse après un recul de près de deux décennies dû à l’offensive néolibérale, l’impact de la restauration capitaliste en cours et le profond recul de la conscience de classe et de l’organisation indépendante du prolétariat. La grève des employés du public français en 1995 a marqué un point d’inflexion dans un processus de réversion politico-idéologique du défaitisme des années précédentes. A l’émergence des alliés du prolétariat, comme les secteurs de la jeunesse altermondialiste, principalement dans les pays centraux, certains secteurs de la paysannerie, etc., il faut ajouter un élément important : la tendance à l’action directe des masses en Amérique Latine et la croissante activité du mouvement ouvrier. Cette lente récupération de secteurs avancés du mouvement de masse se fait dans le cadre d’une polarisation sociale et politique croissante ã gauche et ã droite ce qui laisse pressentir le développement d’événements plus convulsifs là où les contradictions sont les plus aiguës comme l’a anticipé le processus révolutionnaire ouvert en Bolivie en 2003 et qui s’est ã nouveau ouvert en juin 2005.
Du point de vue de la situation internationale, l’élément le plus dynamique reste la perte de légitimité de la domination étasunienne et la tentative de Washington de redéfinir l’ordre mondial en fonction de ses intérêts nationaux propres.

Si le déclin de l’hégémonie étasunienne est un facteur historique qui a commencé au milieu des années 1970 avec la défaite du Vietnam et qui continuera ã évoluer sur long terme, ce processus s’est accéléré après les attentats du 11 septembre 2001 en accélérant le virage du gouvernement Bush vers une politique extérieure plus unilatérale et militariste. L’opposition à la guerre en Irak des puissances impérialistes comme la France et l’Allemagne, de gouvernements semi-coloniaux et du mouvement de masse au niveau mondial a fait crûment apparaître la polarisation que générait cette offensive.

Nous traversons une période où les Etats-Unis continuent ã être la principale puissance impérialiste, mais leur domination n’est plus acceptée passivement. Elle est au contraire de plus en plus remise en cause par différents acteurs qui sont apparus au cours de la dernière décennies. Le militarisme croissant de Washington est une démonstration de sa faiblesse plus que de sa domination sans partage. C’est une démonstration de la perte de consensus et de la nécessité d’en appeler ã des méthodes plus brutales pour soutenir son hégémonie au niveau mondial.

Ceci est l’élément principal qui de notre point de vue fait qu’une étape préparatoire s’est ouverte. A la différence des années précédentes, marquées par une offensive bourgeoise incessante et des défaites importantes du mouvement ouvrier et de masse, il s’agit d’une étape préparatoire au sein de laquelle se combinent des mauvais coups réactionnaires à l’image de la guerre en Irak et une plus grande résistance du mouvement de masse et une recomposition naissante de la subjectivité prolétarienne même si la lutte de classe n’est pas l’élément prédominant de la situation internationale aujourd’hui.
Le début de ce nouveau siècle marqué par le déclin de l’hégémonie de l’impérialisme étasunien, les conflits entre les puissance impérialistes, le militarisme croissant, la polarisation sociale et la lente émergence du mouvement de masse pose la nécessité d’avancer dans l’élaboration d’un programme révolutionnaire qui soit à la hauteur des prochains combats des opprimés au cours de la période ã venir.

 

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