FT-CI

III Conférence de la FTQI

La situation Internationale et les tâches des marxistes révolutionnaires aujourd’hui (I)

17/05/2005

FONDEMENTS

1. LES PERSPECTIVES DE L’ECONOMIE MONDIALE

« Globalisation » et impérialisme

Les dernières décennies ont vu une importante avancée dans l’internationalisation de l’économie par le biais de l’expansion du capital vers de nouvelles zones géographiques qui lui étaient auparavant interdites comme l’ex-URSS et les pays de l’Est ainsi qu’en raison de l’avancée de la restauration capitaliste en Chine. Ce processus, accompagné par le discours triomphaliste sur le « libre-échange » à la suite de chute de ce que l’on a appelé le « socialisme réel » a donné lieu ã une nouvelle mode idéologique. Avec la « globalisation », le capital aurait dépassé ã sa façon les contradictions de l’époque impérialiste, c’est-à-dire les rivalités entre puissances -qui ont entraîné deux guerres mondiales au cours du XX° siècle- et la contradiction entre l’internationalisation des forces productives et les Etats nationaux, et cela au détriment de ces derniers.

Si nous comparons la configuration de l’impérialisme au début du XXème siècle avec la situation actuelle, que l’on peut synthétiser de la manière suivante

a) Les grands monopoles et corporations ont augmenté énormément leur pouvoir durant les trente dernières années grâce ã un processus accéléré de fusions et acquisitions, c’est-à-dire ã travers une plus grande concentration du capital dans la plupart des branches productives

b) ils ont conquis de nouveaux marchés et de nouvelles sphères de l’activité humaine lors d’un processus de marchandisation général qui englobe l’éducation, la culture, les systèmes de retraite, la santé pour ne nommer que quelques uns de ces secteurs

c) les puissances dominantes cherchent ã exprimer le contrôle économique qu’elles s’exercent sur différentes aires du marché « global » par le biais d’institutions juridiques et politiques supranationales

d) ces deux phénomènes ont entraîné un certain affaiblissement de la « souveraineté » des Etats nationaux, de façon inégale suivant les cas considérés

e) les développements scientifiques et techniques augmentent la contradiction entre une production de plus en plus socialisée et complexe et l’imposition d’une mesure (« misérable » si l’on suit Marx) qui permette sa valorisation et son échange marchand

f) une nouvelle division mondiale du travail s’est développée. Un certain nombre de pays -les pays centraux- tendent ã concentrer le travail « complexe » et la science basique alors que d’autres, à la périphérie, concentrent l’exploitation intensive du travail grâce au fort développement manufacturier ,fondamentalement l’Asie et en particulier la Chine, pendant qu’un autre secteur de la périphérie est fournisseur de matières premières et pâtit d’une désindustrialisation relative comme dans le cas de l’Amérique Latine et qu’un autre groupe de pays fonctionne comme réservoir de main d’œuvre, l’intégration du processus de production mondial lui étant impossible comme dans le cas de la majeure partie du continent africain

g) la croissance du commerce mondial plus rapide que la production est dû notamment au commerce intra-entreprises et à l’augmentation des investissements directs étrangers dans les pays centraux et de la périphérie

h) l’hypertrophie des finances créent un véritable marché globalisé

i) par conséquent, on assiste ã une gravitation croissante de la loi de la valeur au niveau mondial. L’influence croissante des transnationales dans les secteurs de biens de consommation et de plus en plus dans les autres secteurs de valorisation du capital, comme les services, tend à la formation de prix mondiaux dans de plus en plus de branches de l’économie.

Tous ces éléments marquent une différence avec « l’impérialisme classique » où les pays de la périphérie capitaliste étaient intégrés à l’économie mondiale comme fournisseurs et producteurs de matières premières pour les centres métropolitains. Cette période est également distincte des années de croissance des Trente Glorieuses qui ont vu le développement des multinationales et l’installation de leurs filiales sur des marchés protégés. Ce qui est le plus nouveau et significatif, c’est que la « spécialisation » primaire comme producteur de matières premières de la périphérie se combine à l’intégration d’un certain nombre de pays périphériques aux circuits de la production manufacturière internationaux administrés par les transnationales, et cela grâce à la baisse des prix des transports et des communications.
Loin de créer un espace économique mondial homogène et harmonieux comme le souhaiteraient les idéologues de la « globalisation », loin de créer un « changement d’époque », ces transformations ont exacerbé les caractéristiques basiques de l’impérialisme, renforçant le développement inégal de pays, de régions, de branches entières de l’économie, augmentant par là même les brèches entre les nations riches et pauvres, bourgeoisie et prolétariat, entre les branches dynamiques et les secteurs de l’économie à la traîne, accroissant la contradiction entre la production sociale de la richesse et l’internationalisation des forces productives d’une part et leur appropriation par un nombre réduit de corporations et d’Etats impérialistes de l’autre.

En même temps, la financiarisation croissante de l’économie avec le boom des investissements spéculatifs sur les marchés de valeurs, les marchés immobiliers ou les bons de la dette publique ont mis en évidence le caractère parasitaire du capitalisme et ont augmenté considérablement la volatilité de l’économie comme cela a été démontré lors de la propagation de la crise du Sud Est Asiatique de 1997 qui a touché la Russie, le Brésil et a fait des ravages en Argentine.
Aujourd’hui la production et le commerce mondial sont dirigés par 500 super-monopoles industriels, bancaires ou agro-industriels dont les maisons mères se trouvent concentrées dans quelques puissances impérialistes, les Etats-Unis, le Japon, l’Allemagne, la France, la Grande Bretagne et l’Italie.

L’économie des Etats-Unis est encore la principale économie du monde mais son poids relatif a diminué, passant de 50% du PIB mondial à la sortie de la deuxième guerre ã environ 25% aujourd’hui. Même si les monopoles étasuniens sont encore parmi les premiers au niveau mondial, ils ont perdu de leur influence au profit de transnationales japonaises ou européennes.

Contrairement au discours dominant qui a déjà enterré la compétition entre les puissances capitalistes en raison de la formation de méga corporations résultantes de fusions et acquisitions, celle-ci s’est intensifiée au même titre que la lutte pour prendre le contrôle de portions de plus en plus grandes du marché entraînant la conformation de blocs économiques autour des puissances impérialistes et de leurs zones d’influence comme l’ALENA entre les Etats-Unis, le Canada et le Mexique, l’Union Européenne ou l’ASEAN.

Ces blocs économiques s’affrontent dans de petites « guerres commerciales » au sein de l’OMC autour des subventions dans le secteur agricole, des normes des compagnies aériennes, etc., menant ainsi à l’échec différents sommets et permettant aux pays semi-coloniaux d’importance comme le Brésil et l’Inde de profiter de ces différences au cours négociations.

La spoliation des semi-colonies

Durant les années 1990, l’imposition du « Consensus de Washington » dans le monde semi-colonial, basé sur la déréglementation des marchés, l’ouverture de l’économie à la pénétration du capital étranger, les privatisations des entreprises de service public, la marchandisation des aires de l’activité humaine comme, l’éducation, la culture, la santé et la flexibilisation croissante de la force de travail a renforcé la spoliation impérialiste.

Le schéma a été complété par la double charge que représente le paiement onéreux de la dette extérieure et la détérioration en terme d’échange des matières premières entraînant l’appauvrissement de zones entières de la périphérie.

Les propagandistes à la solde du capital a attribué au néolibéralisme un rôle « modernisateur » qui devait permettre l’incorporation des pays semi-coloniaux au « premier monde ». Loin de cela, le processus d’internationalisation de la production industrielle et l’incorporation ã ce processus de quelques uns de ces pays arriérés ont permis que les corporations transnationales fassent des bénéfices extraordinaires grâce à la baisse des coûts de la force de travail et à l’élimination des charges fiscales, de la protection sociale et de presque toute régulation légale sur l’environnement et les normes de qualité. Toutes ces « réformes » préalables avaient été menées ã bien par les gouvernements des pays périphériques.

Les bourgeoisies locales se sont transformées en partenaires mineurs du pillage impérialiste. Les gouvernements ont bradé les richesses nationales et les ressources naturelles au plus offrant. Le gouvernement de Menem en Argentine a par exemple livré toutes les réserves de pétrole à la transnationale espagnole Repsol.
Des millions de travailleurs ont perdu leur emploi avec les privatisations et les restructurations d’entreprises. L’Amérique Latine est devenue le continent où les inégalités sociales sont les plus grandes. C’est en partie ce qui a motorisé l’action directe des masses de certains pays comme l’Argentine, la Bolivie, le Pérou ou l’Equateur.

Les contradictions du processus de restauration capitalistes en Chine et en Russie et leur pleine incorporation à l’économie mondiale capitaliste
La chute des régimes staliniens d’Europe de l’Est et principalement la désintégration de l’URSS ainsi que le cours de la restauration capitaliste en Chine ont signifié un élargissement géographique et social de la domination du capital sur de larges zones de la planète étendant ainsi les possibilités d’exploitation de centaines de millions de travailleurs qui jouent le rôle de main œuvre bon marché et développant les perspectives de nouveaux marchés pour les biens et les services de millions de nouveaux consommateurs.

Ces événements ont fondamentalement renforcé la concurrence entre les monopoles et les puissances impérialistes pour la conquête de nouvelles zones d’influence, de nouveaux marchés et sources de matières premières dans le cadre d’un marché mondial de plus en plus restreint. Ainsi, alors que l’Union Européenne essaie de réaffirmer sa domination sur les pays de l’Est en les incorporant politiquement à l’Union, les transformant en pré carré, les Etats-Unis essaient aussi de leur coté de peser et d’influencer ces pays comme ont démontré les frictions européennes lors de la guerre en Irak et le soutien de certains pays de l’Est à la coalition menée par Washington. Mais ces disputes ne sont que les prémices d’une lutte majeure afin de savoir qui bénéficiera de la restauration capitaliste au sein des colosses chinois et russe comme l’ont déjà montré les différends entre l’UE et Washington sur la levée de l’embargo sur les armes à la Chine et sur la politique ã mener à l’égard de la Russie.

Le démantèlement de l’économie planifiée en Russie a entraîné une brutale destruction de forces productives et un énorme recul économique, social et culturel. Du caractère rapace des privatisations a surgi une nouvelle couche d’oligarques, fortement liés à l’Occident, qui se sont appropriés les ressources naturelles comme le gaz et le pétrole et qui sans capital pour faire face à la concurrence sur le marché mondial sont prêts ã transférer la propriété de leurs actifs au capital pétrolier étranger et en particulier étasunien. Ceci a obligé l’Etat russe ã confisquer leur propriété s’érigeant ainsi en arbitre entre le capital international et l’appropriation des ressources naturelles russes. Seulement après cette action, le gouvernement étasunien a initié une forte campagne de propagande contre le caractère autoritaire du gouvernement de Poutine –qu’il avait aidé ã se consolider lors de la décennie passée- cherchant ã créer des forces ouvertement pro-impérialistes à l’intérieur de la Russie. De plus, tout ceci se déroule dans le cadre d’une accélération de la perte d’influence géopolitique de l’ancienne puissance, en Europe de l’Est et les Balkans, actuellement incorporés à l’OTAN. L’exemple le plus récent est le recul russe dans le Caucase et en Asie Centrale après le soulèvement au Kirghizstan dont ont profité les Etats-Unis. La situation en Ukraine, après la victoire de la « révolution orange », est encore plus grave pour Poutine ã cause du rôle de ce pays pour la sécurité nationale russe. La bureaucratie « restaurationniste » russe est en train de subir le virage pro-capitaliste que les gouvernements russes de Gorbatchev ã Poutine ont pris depuis une vingtaine d’années. Les illusions qu’ils avaient de pouvoir se consolider comme nouvelle classe bourgeoise d’un pays capitaliste en faisant appel au capital international pour moderniser le parc industriel et technologique s’est transformé en réalité en la perte de leur statut sur l’échiquier mondial et en une désintégration territoriale qui menace la survie même de la fédération russe. Les résultats géopolitiques de plus en plus désastreux et l’hostilité de la population aux réformes de l’économie de marché, d’un côté, la pression de Washington de l’autre, sont en train d’enterrer les bases de soutien du bonapartisme de Poutine. Cette réalité ouvre ã moyen terme un pronostic alternatif : une pénétration impérialiste en Russie et sa transformation en un pays semi-colonial comme le Brésil ou une réaction de la classe ouvrière russe, qui, profitant de la faiblesse de sa classe gouvernante et des brèches existantes entre les différentes puissances impérialistes, qui empêcherait la première alternative et reviendrait sur tous les désastres qu’a engendré la restauration capitaliste en remettant en cause le pouvoir de la bureaucratie restaurationiste et les nouveaux riches.

La Chine profite des « avantages du retard », c’est-à-dire de son développement industriel moindre et de son énorme réserve de main œuvre bon marché. Elle affiche une croissance soutenue de 9% depuis plus d’une décennie. Cette situation fait dire ã beaucoup que la Chine est la « nouvelle puissance du XXI° siècle », amoindrissant ainsi les conséquences du caractère inégal et dépendant de ce développement pour les futures perspectives économiques chinoises. Au niveau interne, la pénétration du capital étranger a exacerbé l’inégalité entre les régions côtières où est concentré l’investissement et les zones qui dépendaient en matière d’emploi des anciennes usines étatiques en faillite ou du travail des champs. Le développement chinois est ainsi de caractère explosif et unilatéral. Les conséquences d’un point de vue social sont la polarisation de la société, la concentration des richesses et les protestations engendrées par le démantèlement de l’économie étatique, encore majoritaire, et la crise agraire.

Le futur à long terme de la croissance chinoise et de son intégration réussie à l’économie mondiale dépendra de l’état de santé du capitalisme mondial. Au cours de ces dernières années, la Chine a profité, grâce ã sa réserve de main d’oeuvre bon marché et bien plus que n’importe quel autre pays, de la situation des économies des pays capitalistes et de la course effrénée de leurs multinationales vers la baisse des coûts afin de récupérer la rentabilité perdue après la crise des années 1970, point de départ de la baisse du taux de profit au sein des principales économies. Cette tendance reste une réalité de l’économie mondiale et s’est approfondie en réponse au surinvestissement des années 1990, non seulement en quantité mais aussi ã son extension ã de nouveaux secteurs. Cependant, une contre-tendance se dessine avec le processus de restructuration et de relocalisation capitaliste et le manque de marchés pour niveler les taux de profit que les changements dans le processus productif permettent de valoriser et de réaliser.

Sur ce chemin, le taux de rentabilité s’est redressé mais a entraîné un nouveau rétrécissement du marché capitaliste mondial, la lutte effrénée pour de nouveaux marchés et non un boom comme après-guerre. De cette logique de fer découle la recherche incessante de main d’œuvre ã bas prix dont la Chine, « le nouveau miracle capitaliste » a bénéficié tout particulièrement. Mais, il reste que la durabilité de cette nouvelle division mondiale du travail n’est pas certaine. Le rêve des grandes entreprise qui espèrent que la Chine émerge en tant que grande puissance consommatrice est loin de la réalité pour des raisons internes et externes. L’espoir de l’Occident dans la transformation du marché chinois de « grand atelier international » en un nouveau marché qui permette de rééquilibrer l’économie mondiale, soutenue durant toutes ces années par la croissance -bien au-delà de ses possibilités- de la consommation étasunienne, ne résiste ã aucune épreuve.

En d’autres termes, l’extension géographique du capital –solution momentanée pour le capitalisme mondial au cours des dernières décennies, surtout dans les années 1990- représente une intensification de la concurrence inter-monopolistique pour la recherche de nouveaux marchés. Cela tend ã aggraver ã moyen et long terme la crise capitaliste.

Les déséquilibres de l’économie mondiale

La croissance de l’internationalisation de l’économie, qui a été une des réponses à la crise d’accumulation capitaliste du début des années 1970, se manifeste par une forte volatilité du capitalisme mondial. Sous son apparente invincibilité, le capitalisme mondial a dû faire face, au cours des onze dernières années, ã cinq crises régionales qui ont eu des répercussions jusque dans les pays centraux. Ce n’est que grâce à l’intervention des gouvernements et banques centrales que ces crises ont pu être contenues. Le système mondial a ainsi dû faire face ã une crise tous les deux ans et encore plus si l’on tient compte de la crise de l’économie américaine de 2001-2002. Cela a été le cas lors de la crise « tequila » de 1994, qui a entraîné une forte dévaluation des bons du trésor étasunien et qui a obligé le gouvernement de Clinton ã soutenir ceux de la dette mexicaine. Cela a encore été le cas lors de la crise asiatique de 1997 qui s’est propagée à la Russie l’entraînant vers un défaut de paiement de sa dette extérieure obligeant la Réserve Fédérale Américaine ã soutenir le fond d’investissement LTCM pour éviter que sa faillite ne se transforme en point de départ d’une crise financière internationale. En 1999, ce fut le tour du Brésil. Même si le Brésil a réussi ã faire face, ce n’a pas été le cas de l’Argentine où cela a entraîné la plus grande crise de l’histoire du pays allant jusqu’au défaut de paiement de la dette en 2001. Et enfin, après la chute des actions de la « nouvelle économie », l’économie américaine est entrée en récession, légère certes grâce aux diverses mesures mises en place mais qui n’en a pas moins entraîné des faillites et des fraudes de grandes entreprises comme Enron et WorldCom. Tous ces éléments montrent donc que malgré l’extension du capital ã de nouvelles aires géographique et ã de nouveaux secteurs, l’économie mondiale n’a pas réussi ã se stabiliser durablement.

C’est dans ce cadre que nous devons analyser la forte récupération de l’économie mondiale en 2003 et 2004 grâce à la consommation étasunienne et à l’investissement chinois. Le caractère inégal de cette récupération dont bénéficie surtout les Etats-Unis -alors que les principaux pays de l’UE restent englués dans une stagnation avec des pronostics de croissance nuls- est une expression des profonds déséquilibres de l’économie mondiale.

La reprise aux Etats-Unis après la récession des années 2000-2002 se fonde sur trois éléments principaux : l’augmentation des dépenses liées à la politique militariste de l’administration Bush, la baisse spectaculaire des impôts pour les secteurs ã grand pouvoir d’achat stimulant la consommation des plus riches ainsi qu’un niveau très bas des taux d’intérêts qui a permis de soutenir le marché interne et l’investissement immobilier.

Ces politiques, même si elles ont permis de maintenir le dynamisme économique et d’améliorer le climat des affaires, ont approfondi les déséquilibres de l’économie mondiale et plus particulièrement de l’économie la plus forte, celle des Etats-Unis. Tout d’abord, la baisse des impôts a généré un nouveau déficit budgétaire de l’Etat. Ensuite, la demande soutenue des consommateurs a entraîné un endettement sans précédent des ménages étasuniens et a réduit le taux d’épargne national. Et enfin, le déficit de la balance commerciale a atteint mi-2004 le chiffre record de 665.000 millions de dollars soit 5.7% du PIB. Jamais dans l’histoire le monde avait financé un tel déficit. Les USA absorbent ã eux seuls 80% de l’épargne disponible au niveau mondial. Ce déficit met en évidence une détérioration structurelle de l’appareil manufacturier étasunien et reste un indicateur de sa perte de compétitivité dans d’importants secteurs. C’est aussi un des signes les plus palpables du déclin de son hégémonie.

Ainsi et ã grands frais, l’économie étasunienne joue le rôle de consommateur en dernière instance, attirant les exportations d’Asie et dans une moindre mesure d’Europe. Pendant ce temps, les banques centrales des pays asiatiques accumulent des millions de dollars en réserve, finançant ainsi le déficit commercial des USA en investissant dans les bons du Trésor américain et autres actifs financiers. Ce processus génère un cercle vicieux. Les pays exportateurs « subventionnent » ainsi les taux d’intérêts très bas aux USA et encouragent l’endettement des consommateurs pour que ceux-ci continuent ã acheter les biens importés de Chine ou du Japon.
Dans ce contexte, la probabilité de turbulences financières augmente. Un tournant brutal de la Réserve Fédérale vers une politique plus restrictive ou l’annonce par une banque centrale asiatique du changement d’une part de ses réserves en dollar par des euros pourraient entraîner un effet de panique sur les marchés. Cela démontre la relative précarité de la croissance nord-américaine et met en évidence le problème de la durabilité de ce fonctionnement déséquilibré de l’économie mondiale. Les perspectives ã moyen terme sont donc ã de plus importantes tensions économiques, et cela ã un moment où la dégradation des relations politiques entre les grandes puissances remet en question l’efficacité des mesures coordonnées au niveau international qui ont été une composante centrale dans le rétablissement d’un équilibre capitaliste temporaire à la suite de la crise des années 1970. La faible croissance de la demande interne en Europe et au Japon les empêchent de jouer un rôle alternatif comme moteur de l’économie mondiale. Ces perspectives peuvent s’assombrir dans le cas d’un fort ajustement de l’économie étasunienne.

2. LA GUERRE EN IRAK, L’OFFENSIVE ETASUNIENNE ET LES TENSIONS INTER-IMPERIALISTES CROISSANTES

Les attentats contre les tours Jumelles et le Pentagone du 11 septembre 2001 ont mis en évidence la vulnérabilité externe des USA et ont accéléré le cours agressif de la politique étrangère du gouvernement Bush. La perte du consensus nécessaire à l’exercice de sa domination sur ses alliés et ennemis oblige les Etats-Unis ã recourir de plus en plus à la cœrcition, ce qui se répercute dans son unilatéralisme et la tendance croissante au militarisme sur le terrain politique international.

La stratégie étasunienne consiste ã changer les relations internationales et les institutions qui étaient à la base de l’ordre mondial d’après guerre pour créer les conditions nécessaires à la réaffirmation de la domination mondiale de Washington pour les prochaines décennies.

Lors de la première présidence de Bush, cette stratégie se centrait sur « la guerre contre le terrorisme » et la « guerre préventive ». Le discours du deuxième mandat est quant à lui centré sur « l’extension de la démocratie et de la liberté » contre les « tyrans », adoptant ainsi une politique qui combine le recours à la puissance militaire et la réaction démocratique de manière ã imposer les « changements de régime » voulus.

Les bases de unilatéralisme étasunien

« L’unilatéralisme » des Etats-Unis a de profondes racines économiques. La « globalisation » -c’est-à-dire l’augmentation de la pénétration impérialiste dans la périphérie grâce à la déréglementation des marchés, les privatisations et l’exploitation de main d’œuvre ã bas coût- a permis le développement des tendances prédatrices du capital étasunien et a contribué à la constitution d’une base sociale favorable aux formes les plus barbares de l’impérialisme. Le premier gouvernement de Bush et sa réélection sont l’expression de ces secteurs. Cette politique extérieure agressive s’accompagne sur le plan interne d’un recul brutal d’importantes conquêtes obtenues par le prolétariat et les masses étasuniennes au cours des luttes.

Au cours de la première présidence de Bush, le patronat a profité de la récession et des attentats afin de licencier et d’avancer sur le terrain de la flexibilisation des conditions de travail. Ainsi la reprise économique n’a pas été accompagnée d’une réduction significative du chômage. Le deuxième mandat annonce une avancée qualitative dans la privatisation des systèmes de sécurité sociale. Ainsi, l’Etat compte bien économiser des millions de dollars sur le dos des travailleurs en n’assurant plus le financement de la sécurité sociale et en développant les systèmes privés des fonds de pensions et de retraites. La stratégie de l’actuelle administration est de légitimer, naturaliser et de consolider ces avancées. Elle approfondit et étend ces changements non seulement au terrain socioéconomique mais aussi au terrain politique et culturel. Elle sape les bases de tout égalitarisme et avance dans la mise en coupe réglée des libertés démocratiques en renforçant l’autorité de l’exécutif et le contrôle des trois pouvoirs de l’Etat par le personnel le plus ã droite de l’establishment politique. Le nouveau discours de Bush, en plus de ses fortes tonalités religieuses, vise à la construction d’une société de « propriétaires ».

Si l’on peut dire que le fordisme et/ou l’américanisme ainsi que le wilsonisme représentaient le programme du capitalisme étasunien en ascension par le biais duquel Washington a établi son hégémonie sur le travail à l’intérieur des frontières puis, après la deuxième guerre mondiale, a permis de consolider sa position de puissance hégémonique, l’offensive actuelle représente tout le contraire de ce programme. L’affaiblissement du « multilatéralisme » sur le plan extérieur s’accompagne de la tentative de destruction des moyens de « persuasion » qui avaient rendu possible la cooptation et la soumission de la classe ouvrière. Cela permet la mise en place d’une nouvelle combinaison entre un autoritarisme et/ou bonapartisme croissants et le renforcement des valeurs morales les plus traditionnelles et réactionnaires. Il s’agit là des effets de la crise et du déclin du capitalisme étasunien.

Rivalités interimpérialistes

La principale source de tensions depuis les préparatifs de la guerre en Irak reste cette politique « unilatérale » des Etats-Unis destinée ã maintenir un avantage stratégique dans la sauvegarde de leur hégémonie. Ainsi, les puissances impérialistes sont entrées dans une phase de rivalités sans précédent par rapport aux dernières décennies.

La chute de l’Ordre de Yalta et la disparition de la « menace communiste » ont entraîné la remise en cause de la primauté de Etats-Unis pour le maintien du statu quo mondial ainsi qu’une augmentation de la concurrence entre les différentes politiques des puissances impérialistes. La « menace du terrorisme islamiste » n’est pas suffisante pour maintenir l’unité du monde occidental derrière Washington. En effet, les puissances européennes ont d’autres systèmes d’alliances, des rapports et des intérêts commerciaux distincts de ceux des Etats-Unis au Proche et Moyen-Orient. La rivalité croissante entre l’Europe et les Etats-Unis s’est accentuée au cours de ces 4 dernières années. Le point de tension le plus représentatif reste sûrement l’opposition de la France et l’Allemagne renforcées par la Russie à la guerre en Irak.

L’unilatéralisme des Etats-UNis est à la base de la croissance de ces tensions interimpérialistes. La décision d’imposer leurs intérêts en toute circonstance menace des intérêts vitaux pour les autres puissances.
Le projet de l’Union Européenne répond à la nécessité de mettre en place un contre poids face au pouvoir étasunien. Il répond aussi aux intérêts des « capitaux européens » au niveau international. Cependant, la politique étasunienne en Irak a provoqué une importante division entre les puissances de l’UE. Alors que la France et l’Allemagne menaient le bloc d’opposition et soutenaient une vision multilatérale au sein des institutions internationales, la Grande Bretagne, l’Espagne et l’Italie se sont rangées du coté nord-américain entraînant avec eux des pays de l’Europe de l’est comme la Pologne.

La liste des divergences entre les Etats-Unis et l’Europe est longue : la guerre en Irak et les rapports avec le régime iraquien actuel, la situation des prisonniers de Guantanamo, la politique ã mettre en place pour le conflit palestino-israélien au-delà du soutien ã Abbas, la prolifération des armes nucléaires et les dossiers Iranien et Coréen, l’embargo sur les ventes d’armes à la Chine, l’embargo sur Cuba, l’OTAN comme cadre privilégié des discutions entre USA et Europe, le système Galileo en concurrence avec le GPS, le protocole de Kyoto et le réchauffement de la planète, la Cour de Justice Internationale, plaintes et menaces mutuelles au sujet des subventions industrielles et agricoles, les modifications génétiques des semences agricoles, la rivalité entre Boeing et Airbus et l’apparition de l’Euro comme monnaie de réserve crédible sur le marché mondial.

Ceci veut-il dire que l’Union Européenne est devenue un pôle progressiste par rapport aux Etats-Unis comme le soutiennent certains secteurs du mouvement altermondialiste qui souhaiteraient la formation d’un front contre-hégémonique entre les pays de la périphérie et l’UE contre l’unilatéralisme étasunien ? Absolument pas, et rien n’est plus éloigné de la réalité. Les USA et l’UE ont d’importants intérêts communs. Ils sont d’accord pour maintenir la stabilité du système capitaliste mondial, ils restent unis contre les plaintes de plus en plus nombreuses des pays périphériques lors des négociations au sein de l’OMC. Ainsi, en fonction de leur intérêts dans la lutte contre une éventuelle victoire des opprimés contre l’impérialisme, les relations internationales sont ponctuées de rapprochements comme lors de l’appui de la « Révolution Orange » en Ukraine ou des pressions à l’encontre de la Syrie pour son retrait du Liban.

Les profondes différences qui ont émergé lors de la guerre en Irak ne sont pas simplement conjoncturelles mais répondent bien ã des disputes stratégiques basées sur des questions économiques, sociaux, politiques et militaires. Dans ce cadre, l’avancée du projet de l’Union Européenne a subi un sérieux coup de frein après les rejets de la France et des Pays-Bas lors des référendums sur l’adoption du TCE. L’axe franco-allemand se trouve dans une situation critique. Les divisions autour du TCE, le discrédit électoral des gouvernements, voilà autant d’éléments qui retarderont la recomposition de cette alliance. Cette période d’incertitude a été marquée par la chute de l’euro due à la nervosité des marchés face aux « problèmes » de direction politique du vieux continent. Les futurs élargissements, comme l’incorporation de la Turquie, ont été retardés et les obligations des nouveaux entrants se sont durcies. Dans ce contexte, de nouvelles disputes et brèches peuvent apparaître entre les pays européens qui défendront de plus en plus leurs propres intérêts comme le démontre déjà les discussions autour du budget européen. En d’autres termes, la division croissante entre les Etats et le rejet par les populations des attaques qu’implique l’avancée de l’UE mettent pour le moment une limite au développement de l’Union comme pôle contre-hégémonique.

L’épreuve Iraquienne

L’unilatéralisme étasunien et le recours croissant au militarisme afin d’imposer leur domination mettent les Etats-Unis face à leur première défi sérieux. Leur politique en Irak n’est pas encore consolidée et la situation reste ouverte.

La guerre en Irak avait comme objectif la transformation du pays en une plateforme sous influence impérialiste au Moyen-Orient afin de redessiner la carte politique de la région et de consolider la position des Etats-Unis et de leur allié Israël au détriment des bourgeoisies semi-coloniales locales à l’image de la bourgeoisie syrienne refusant un alignement automatique sur Washington.

Le Moyen-Orient concentre les principales réserves mondiales de pétrole. C’est la principale source d’approvisionnement de brut de l’UE qui entretient de bonnes relations avec les différents régimes de la région ã tel que le régime iranien, pourtant considéré par Washington comme faisant partie de « l’axe du mal ». Aussi, l’intervention et le positionnement des Etats-Unis dans la région représentent une menace directe pour les intérêts des puissances européennes ainsi que la Russie.

En entrant seuls en guerre, défiant ainsi leurs alliés historiques, les Etats-Unis ont provoqué un sentiment anti-étasunien sans précédent qui a entraîné l’opposition de millions de personnes à la politique de l’administration Bush.

Après la rapide victoire des troupes étasuniennes contre le régime de Hussein qui s’est désintégré sans résistance, l’occupation de l’Irak se révèle être aujourd’hui beaucoup plus compliquée que ce qu’avaient prévu le Pentagone et les néo-conservateurs, idéologues du « changement de régime ».

L’offensive des Etats-Unis a intensifié le profond sentiment anti-américain dans la région. Une résistance armée contre l’occupation dont la base sociale se concentre dans le centre du pays où la majeure partie de la population est sunnite a vu le jour et a mis ã mal la tentative de Washington de mettre en place un gouvernement ã sa botte. Bien que les Etats-Unis disposent de l’armée la plus puissante au monde, ils n’ont pas réussi ã écraser cette résistance qui leur cause de nombreuses pertes. Face aux soulèvements de Falludja et de Nadjaf, les USA ont dû mettre en place une stratégie politique bien compliquée et faire appel ã Ali Al Sistani afin qu’il assure la collaboration des chiites au processus électoral.

Le confinement de la résistance au secteur sunnite, l’impossibilité de généralisation de ce mouvement en un mouvement de libération nationale qui exprime le rejet de l’occupation militaire et de ses collaborateurs locaux et qui lutte pour leur expulsion confèrent aux Etats-Unis un sérieux avantage. Cependant, le résultat final reste encore incertain. Malgré l’offensive politique étasunienne -lancée par Bush et encouragée par sa réélection malgré la faible popularité de la guerre en Irak- se basant sur un discours de réaction démocratique aussi bien pour le processus de paix en Palestine que pour renforcer l’isolement de la Syrie, le Moyen Orient reste une zone fortement instable et marquée par un anti-américanisme de masse.

La situation au Liban montre la profonde polarisation que développe la politique étasunienne qui suit généralement les lignes des divisions ethniques et religieuses de la région dans un pays qui a connu plus de quinze années de guerre civile. Le Liban est divisé entre un secteur d’opposition pro-impérialiste, indirectement lié ã Israël et ã majorité chrétienne maronite, sunnite et druze et une autre secteur ã majorité chiite, dirigé par le Hezbollah, qui tente de résister à l’offensive impérialiste.

Stratégiquement, la résistance de la guérilla irakienne reste très inférieure à la puissance de feu de l’armée étasunienne sur un plan strictement militaire. Elle dispose cependant d’un certain soutien social et peut entraîner l’apparition d’autres forces de ce type dans la région qui sur le modèle d’une résistance irrégulière affronterait le pouvoir militaire étasunien. L’occupation de l’Irak a révélé les limites militaires de la principale puissance mondiale. En effet, depuis la défaite de la guerre du Vietnam et l’élimination du service militaire obligatoire, la multiplication des missions et des opérations étasuniennes à l’étranger font que l’armée fonctionne au maximum de ses capacités en hommes avec environ 150 000 soldats en Irak, et ce malgré l’appel des réservistes.

Bien l’offensive étasunienne ne pouvait être sous-tendue exclusivement maintenue sur la base d’une intervention militaire, donnant lieu ã une sorte de « guerre permanente » et d’opérations de gendarmerie aux quatre coins du monde, il est également certain que la politique de réaction démocratique exprimée par le discours mettant l’accent sur les « changements de régime » et les « réformes démocratiques » ne peut être menée ã bien sans le pouvoir militaire étasunien.

La coalition qui a accompagné les USA a déjà souffert de sérieux revers qui ont démontré ses faiblesses intrinsèques. L’alliance de Blair avec Bush a entraîné la crise la plus importante de son gouvernement. L’Espagne a abandonné la coalition après les attentats du 11 mars qui ont précipité la chute du gouvernement Aznar et ont facilité l’arrivée au pouvoir des socialistes du PSOE. Le gouvernement de Berlusconi a dû faire face ã de sérieuses difficultés pour maintenir son appui à la guerre après le meurtre de l’agent des service secrets italiens par les soldats étasuniens pendant les manœuvres de libération de la journaliste Giuliana Sgrena.

Le Moyen Orient continue donc ã représenter un casse-tête. L’intervention des Etats-Unis cherche ã accélérer une série de changements dans la région afin de consolider leur position et celle d’Israël face à l’Europe et de mettre en place de nouveaux agents locaux qui se chargent de liquider la résistance de masse et de désarmer les organisations les plus radicales. On songera par exemple aux accords entre la nouvelle direction palestinienne de Mahmoud Abbas et Sharon, cherchant à liquider la lutte nationale palestinienne. On pensera également à la tentative de former en Irak un gouvernement pro-impérialiste favorable au « changement de régime » de manière ã reconstruire un appareil d’état répressif capable d’en finir avec la résistance. La zone de turbulences croissantes que traverse la région indique que le Moyen-Orient restera une des zones les plus conflictuelles qui mettra à l’épreuve la capacité de domination des Etats-Unis.

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