FT-CI

Face aux attaques du patronat et aux mauvais coups du gouvernement

Il nous faut construire un large mouvement national contre les plans sociaux, les licenciements et le chômage

23/09/2012

Par Manu Georget

En France comme en Europe, les travailleurs doivent faire face aux plans d’austérité. En effet, les gouvernements de droite comme « de gauche » mais aussi la classe capitaliste se sont déjà attaqué ã nos emplois, ã nos salaires, ã nos retraites. Nous devons dire non à l’austérité qu’ils veulent nous imposer.


I

Sans même devoir attendre l’adoption du TSCG pour « légaliser » l’austérité, les travailleurs de PSA, Sanofi, AirFrance, Plysorol, Arcelor-Mittal et tant d’autres voient leur emploi menacé, avec un gouvernement qui montre bien qu’il ne touchera pas aux profits des patrons et qu’il n’a que l’austérité, le chômage et la misère ã proposer. Avec plus de 400.000 menaces de licenciements, la question de l’emploi devient alors un problème central pour les travailleurs et les classes populaires.

Alors que l’Hexagone s’enfonce dans la crise et que plusieurs sites sont menacés de fermeture, on voit resurgir les mots d’ordre éculés de défense de « l’industrie nationale ».

A côté du discours nationaliste, xénophobe et raciste du FN, sur lequel il n’y a pas grand chose ã dire ã part le fait qu’il s’agit d’un poison pour la conscience de classe des travailleurs, les directions syndicales comme le Front de Gauche se mobilisent pour « sauver l’industrie française ».

Alors évidemment, je participerai avec tant d’autres militants et militantes à la manifestation du 9 octobre, appelée par la CGT « en défense de l’industrie et l’emploi », surtout pour être aux côtés de tous les travailleurs, des chômeurs et des jeunes qui vont se mobiliser contre les licenciements, le chômage et l’austérité.

Je suis cependant convaincu que cette idée d’un soi-disant « intérêt national » pour sauver l’industrie ne répond pas aux vrais besoins des travailleurs et des chômeurs en France. En effet, les intérêts des patrons « français » et des travailleurs qui bossent en France sont opposés. De leur côté, les patrons cherchent ã garder et ã augmenter leur niveau de profits ã tout prix. Ils font ces profit sur notre dos et ruinent notre santé, et on voit bien que dès qu’ils n’ont plus besoin de nous et qu’il est moins cher pour eux d’aller exploiter d’autres travailleurs ailleurs, et bien ils décident de fermer les boîtes et nous ils mettent à la rue sans aucun problème. A l’inverse, notre intérêt est de pouvoir travailler pour nourrir notre familles, assurer la santé et l’éducation de nos enfants, avoir la possibilité de partir en vacances de temps en temps ou de profiter du peu de temps libre, après des heures et des heures d’enfermement sur notre lieux de travail. Patrons et travailleurs, nous ne défendons pas les mêmes intérêts ! Nous autres, les travailleurs, nous défendons nos emplois et nos vies. Les patrons, eux, c’est leurs profits qu’ils défendent.

C’est pour cela qu’à chaque menace de fermeture d’un site de production, ce qu’il nous faut défendre, c’est le droit le plus élémentaire au travail des ouvriers et des ouvrières. Si les patrons veulent partir, qu’ils s’en aillent, mais nous voulons avoir la possibilité de continuer ã produire, comme le disent les travailleurs de Fralib-Gémenos, prés de Marseille, qui produisent les infusions Eléphants. Dans tous les cas, qu’il y ait un repreneur ou pas, ce sont les travailleurs qui ont le savoir-faire et la capacité pour mettre en route la production, avec ou sans patrons.

En 2009, lorsque nous avons appris le projet de fermeture définitive du site de Philips ã Dreux, avec mes camarades de la CGT ainsi qu’avec l’ensemble des collègues de la boîte, nous avons commencé ã réfléchir ã comment organiser la lutte et la résistance. Il faut savoir qu’à l’époque les patrons de Philips « offraient » la possibilité aux travailleurs d’être « délocalisés » en Hongrie pour un salaire de 500 euros et sous réserve de parler hongrois. Ce qui avait l’air d’être une mauvaise blague n’était rien d’autre que la triste réalité.

J’étais effrayé à l’idée de devoir aller travailler en Hongrie, mais aussi, et surtout, de savoir que les travailleurs hongrois ne touchaient que 500 euros par mois ! Cela ne fait que démontrer une fois de plus que les patrons ne pensent qu’à leurs profits.

En tout cas, nous n’étions pas les seuls ã nous trouver dans cette situation à l’époque. Nous avons cherché ã faire converger les boîtes et les secteurs en lutte afin de construire un mouvement d’ensemble contre les licenciements. En même temps que Philips annonçait qu’on allait se retrouver à la rue, les Conti, les Molex, les Ford Blanquefort, les Freescale, les Goodyear Amiens se trouvaient dans la même situation face aux plans de licenciements et au chômage. Il fallait nous rassembler, c’était le minimum ã faire face aux attaques du patronat !

Dans le cas particulier de Philips, nous avons pris la décision de ne pas nous battre pour les indemnités, mais pour garder nos emplois et la production, avec ou sans patron. Face à l’intransigeance de la direction de Philips et ã sa détermination ã fermer la boîte, nous savions que la seule alternative progressiste pour nous était la réquisition de l’outil de production par les travailleurs. C’est ainsi que pendant une courte période nous avons mis en place une expérience de contrôle ouvrier qui a montré à la société, mais aussi aux travailleurs eux-mêmes, qu’ils étaient capables de produire sans les patrons. La prise de contrôle de la production par les travailleurs auto-organisés, réclamant la réquisition et la nationalisation de l’usine, constituait un danger non seulement pour les patrons de Philips, mais aussi pour toute la classe capitaliste, car elle remettait en cause leurs structures d’exploitation. En donnant des idées ã d’autres travailleurs en lutte contre les licenciements, elle pouvait devenir ainsi alternative dans la lutte pour faire payer la crise aux capitalistes et pour la libération de l’exploitation imposée par le capital.

Malheureusement, la lutte de Philips s’est achevée par une défaite, tout comme des dizaines d’autres combats héroïques que notre classe a mené pendant cette même période. La question qui se pose aujourd’hui est de savoir si toute cette énergie, toute cette disposition à la bagarre, prête ã s’exprimer ã nouveau face à la violence de la crise, permettra des victoires qui feront payer la crise ã ceux qui en sont responsables, les capitalistes. Parler d’une lutte comme celle des Philips, ou des Conti, nous permet de nous préparer aux bagarres actuelles en tirant les leçons des échecs passés.

La réalité d’aujourd’hui, au final, ne diffère pas énormément de celle de 2009. Nous voyons que les soubresauts conjoncturels, au sein de la crise de tout le système capitaliste, nous condamnent à la pauvreté, voire même à la misère et à l’exclusion.

Face à l’austérité, les licenciements, le chômage les directions syndicales ont décidé pour l’instant de rester sur la stratégie du « dialogue social » avec le gouvernement Hollande-Ayrault qui applique l’austérité, avec seulement une date proposée, le 9 octobre, sans aucune suite, histoire de faire « baisser la pression » de façon préventive et de repositionner Thibault dans la bataille interne que se livrent les bureaucrates cégétistes pour occuper le siège qu’il laisse vacant ã Montreuil. En tirant les leçons des luttes ouvrières de 2008-2009-2010, ainsi que du mouvement contre la réforme des retraites, on ne peut qu’en conclure que, nous autres les travailleurs, nous ne pouvons compter que sur nous-mêmes. Il s’agit de préparer la riposte sur les lieux de travail et dans la rue, tous ensemble, mais avec un programme d’indépendance de classe, c’est-à-dire, de défense des intérêts des travailleurs et non pas d’un autre modèle productif ou industriel qui, au final, revient ã défendre les intérêts des patrons, qu’ils soient français ou étrangers. La question de l’emploi et du chômage reste la question fondamentale de la période. C’est pour cela que nous devons tout faire pour construire, avec nos organisations et en commençant par nous autoorganiser sur nos lieux de travail chaque fois que c’est possible, la mobilisation la plus large possible contre les licenciements et le chômage !

10/09/12

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