FT-CI

Licenciements ã PSA

A Mulhouse aussi la résistance commence ã se structurer

27/02/2012

Par Vincent Duse (ouvrier PSA Mulhouse, CGT)

En dépit du froid et malgré « l’escorte » de flics en mobylette l’action du 26 janvier sur Mulhouse a été un réel succès. Nous avons même eu droit à la présence des médias et de la télé régionale. Avec une soixantaine de militants de la CGT de l’usine PSA-Mulhouse, avec le soutien de nos camarades de l’Union Départementale haut-rhinoise, de l’Union locale mulhousienne et de l’union syndicale des intérimaires CGT, le jeudi 26 a été l’occasion de faire entendre haut et fort qu’en Alsace la résistance contre les suppressions de postes ã PSA en général et ã Mulhouse en particulier commence ã s’organiser.


A gauche, V. Duse lors de l’action du 26/1 dernier

2000 signatures recueillies et des discussions riches en expériences

Nous avons récolté au cours de la journée prés de 2000 signatures en bas de la pétition disant « Non aux suppressions de postes ! Non aux licenciements de 600 intérimaires sur le site de PSA Mulhouse ! ». Pour nous, ça a été l’occasion de constater que la population est de notre côté, d’échanger avec des femmes et des hommes qui partagent notre condition de classe, certains étant des anciens de PSA, d’autres des travailleurs en activité, d’autres encore à la recherche d’un emploi, car le chômage chez fait rage dans notre région.

Ça a aussi été l’occasion de discuter avec beaucoup de jeunes précaires. Des équipes de copains, avec drapeaux et pétition, se sont réparties devant les boites d’intérim qui travaillent en cheville avec PSA comme Manpower et Adia et qui pour certaines avaient préféré baisser le rideau ce jour-là … craignant on ne sait quoi. A force de promettre la lune aux jeunes, avec une embauche ã terme soi-disant (un CDI qui ne vient jamais) mais en les utilisant surtout pour enchaîner des missions d’intérim ã n’en plus finir, on ne récolte que ce que l’on mérite. Les intérimaires, pour certains d’anciens collègues qui sont passés en atelier au cours des dernières années, nous ont dit leur détresse et leur ras-le-bol ã être traités comme des variables d’ajustement et ils ont bien entendu signé eux-aussi la pétition.

PSA, champion de « l’ajustement »

Le groupe s’y connaît en ajustement. Il compte en effet faire de la place ã Mulhouse sur les chaines, en licenciant « sans que ça ne se voit » des intérimaires et des embauchés sous couvert de GPEC (gestions prévisionnelle de l’emploi et des compétences) [1]. L’idée serait ensuite d’accueillir une partie de la production qui se fait actuellement sur Poissy (78), pour faire de ce site de région parisienne le seul méga-site d’Ile-de-France dans lequel serait relocalisée la production à la suite de la fermeture de l’usine d’Aulnay-sous-Bois (93).

Le groupe joue aux chaises musicales et les grands perdants dans l’histoire, c’est bien entendu nous, les ouvriers : les collègues intérimaires ou en CDD sont jetés à la rue à la fin de leur mission ou contrat et les embauchés se retrouvent en situation de surcharge de travail. Comble du cynisme patronal, Varin, le PDG, vient d’annoncer un plan de mise au chômage technique de 20.000 d’entre noussur quatre usines du groupe ã cheval entre fin février et début mars. Avec notre argent (celui de nos impôts et de l’Unedic qui paie pour partie l’APLD [Activité Partielle de Longue Durée]) PSA compte financer aux frais de la princesse sa « diminution des stocks et l’ajustement de la production au plus prés des ventes ».

Ce n’est pas seulement PSA, c’est tout le bassin d’emploi qui est visé

Mais cette situation de travail à la commande, avec surcharge et distension de la charge de boulot, suppressions de postes et menaces de fermeture, nous savons que ce n’est pas que propre ã PSA. C’est pour cela que nous avons profité de l’action du 26 pour apporter notre soutien aux travailleurs d’ECS-Schindler, de Tresch, dont les délégués cégétistes nous ont accompagnés au cours de la journée. Nous avons ainsi sensibilisé la population par rapport à la menace de fermeture qui pèse sur leur site, la dernière usine de production d’ascenseurs de l’Hexagone.

Nombreux sont les signataires de la pétition le 26 et sur l’usine, dans les ateliers, qui nous ont demandé quelles étaient les suites que nous comptions donner ã cette première action. L’enjeu se situe ã deux niveaux, qui sont étroitement liés.

Une riposte mulhousienne de l’ensemble des organisations syndicales est nécessaire

On a d’un côté une attaque qui se joue ã échelle du bassin d’emploi. Ce ne sont pas simplement les travailleurs de PSA qui prennent la crise en pleine figure alors que Varin continue ã se vanter d’avoir des milliards en trésorerie. C’est toute la chaine des sous-traitants qui est touchée par les variations de production sur PSA : Faurécia Pulversheim (sellerie), Behr-France ou Tempé par exemple. L’offensive contre les travailleurs touche également d’autres secteurs. C’est le cas d’ECS-Schindler dont les délégués étaient avec nous le 26, mais également les travailleurs de Tresch, dans le secteur agro-alimentaire (négociant en vin).

Dans ce cadre, l’action de jeudi montre qu’une riposte est nécessaire pour montrer que sur tout le bassin, et dans l’intérêt de tous les salariés et des classes populaires qui habitent et travaillent dans le Haut-Rhin, les licenciements ne passeront pas. D’ailleurs les travailleurs de Tresch et d’ECS-Schindler ont prévu une première action commune le 2 février avec un rassemblement devant la mairie d’Illzach pour dire leur colère. Les militants CGT PSA seront bien entendu présents pour dire que c’est bien ensemble qu’il faudra tirer dans le même sens.

Pour que la journée du 18 février sur Aulnay soit le début d’une coordination de la résistance au niveau de PSA

Au niveau du groupe PSA aussi un certain nombre de signes montrent que la colère monte. A Aulnay, un des trois sites en Europe menacés de fermeture, 350 collègues de l’équipe du matin ont débrayé le 17 janvier contre les prés de 200 suppressions qui touchent l’usine. Ils se proposent d’organiser une grande manifestation intersyndicale contre les menaces de fermeture, avec le soutien de la population et des travailleurs de toute la Seine-Saint-Denis, leur département, le 18 février. Comme ce fut le cas lors de l’action du 15 décembre devant l’usine d’Aulnay des délégations seront présentes des travailleurs des autres sites de PSA pour apporter leur solidarité auprès des collègues.

Après les journées qui ont été organisées localement sur les différents sites, que ce soit ã Aulnay, ã Valenciennes (SevelNord) ou ã Mulhouse, après les débrayages qu’il y a eu sur Metz, Rennes ou Mandeure chez Peugeot Scooters, l’étape prochaine devrait être une grande journée avec grève sur l’ensemble du groupe afin que l’on décide comment s’organiser afin de faire ravaler ses prétentions ã Varin et ã ses cadres : aucun licenciement, aucune fermeture, non au chômage technique, répartition du travail sur l’ensemble des sites du groupe sans réduction de salaire !

Voilà qui pourrait être un premier pas pour commencer ã nous mettre en ordre de bataille pour faire de la question de l’emploi et des fermetures une grande bagarre. De par son importance économique et son poids, PSA pourrait être à l’initiative d’une telle contre-offensive.

Ce sont les travailleurs de Lejaby, de SeaFrance, de M-Real et d’ailleurs qui ont remis sur le tapis la question de l’emploi. Sarkozy comme Hollande (avec les confédérations syndicales qui jouent le petit jeu du dialogue) ne voulaient surtout pas en entendre parler, disant tour-à-tour « que les fermetures, c’est une fatalité, c’est la loi du marché », ou qu’alors « il faudrait produire français » ou encore « qu’il faut huiler les mécanismes de recours au chômage technique ». C’est ã nous de montrer comment, avec nos propres méthodes, nous sommes en capacité de riposter et d’affronter une question aussi fondamentale pour nous autres les travailleurs et nos familles. Les prochaines échéances devraient nous donner la possibilité de mettre nos organisations au pied du mur et nous nous coordonner entre les sites pour nous emparer de cette bagarre.

01/02/12

CLIQUEZ ICI pour signer la pétition des camarades d’Aulnay

CLIQUEZ ICI pour voir le texte d’appel à la manifestation du samedi 18 février, ã 14h

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