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43 étudiants « disparus » au Mexique : lumière sur les enlèvements et les assassinats de la police d’Etat !

10/10/2014

43 étudiants « disparus » au Mexique : lumière sur les enlèvements et les assassinats de la police d’Etat !

Dans la nuit du 26 septembre plusieurs dizaines d’étudiants de l’école d’instituteurs « Raul Isidro Burgos » de Ayotzinapa, dans l’Etat du Guerrero, ont été attaqués par la police municipale et par des paramilitaires liés aux cartels de la drogue lorsqu’ils revenaient d’une manifestation en bus. Après avoir reçu des rafales de mitrailleuse qui ont tué six d’entre eux, leur bus a été bloqué par une patrouille. Des survivants ont raconté que 43 étudiants ont été emmenés par des policiers dans leurs patrouilles. Ils ont été déclaré disparus, jusqu’à ce que, le 4 octobre, trois fosses communes soient découvertes : bien qu’étant indiquées par des policiers impliqués dans le crime, on attend encore les preuves scientifiques qu’il s’agit bien des dépouilles des étudiants. La rue n’a pas attendu le verdict de la police scientifique pour manifester sa colère et dénoncer la responsabilité de l’État.

Un État corrompu et associé aux cartels de la drogue

Dans plusieurs États pauvres du Mexique, les écoles normales rurales sont le seul moyen pour les fils d’ouvriers et de paysans de sortir de leur misère. Déjà en 2009, le gouvernement avait décidé de démanteler les écoles normales rurales mais s’était heurté à la résistance des étudiants. L’École Normale Rurale de Ayotzinapa est l’une des plus combatives et s’est fait connaître en 2011 lorsque deux étudiants sont morts dans des affrontements avec la police lors d’un blocage d’autoroute. Le massacre et la disparition du 26 septembre n’est que le dernier épisode de la triste politique anti-sociale et répressive du gouvernement néolibéral d’Enrique Peña Nieto.

Mais ce massacre est également l’expression de la décomposition d’un État intimement lié au trafic de drogues et le recours accru à l’utilisation de milices paramilitaires pour réprimer le mouvement social. Le président a même créé une force répressive particulière, la Gendarmerie, qui a pour but d’assurer le bon déroulement « des cycles productifs » des grandes entreprises.

Ce sont elles mêmes qui aujourd’hui répriment, torturent, font disparaître ou s’associent aux cartels de la drogue contre ceux et celles qui luttent contre les réformes structurelles telles que la réforme de l’enseignement ou la privatisation et vente des ressources naturelles comme le pétrole. Ce sont elles aussi qui ont permis (voire collaboré avec) l’assassinat ou la disparition de plusieurs milliers de femmes des classes populaires au Nord du Mexique depuis 1993 dans les féminicides de Ciudad Juarez. Le bilant du gouvernement actuel est lui aussi très lourd : durant les seules deux premières années du gouvernement de Peña Nieto, on recense pas moins de 22 000 disparu-e-s.

Crise du gouvernement et mobilisations contre un massacre d’État

Quelques jours après les événements plusieurs centaines d’étudiants de la Fédération d’étudiants paysans socialistes du Mexique (FECSM), avec la participation des parents des disparus, ont occupé deux radios exigeant la réapparition des 43 étudiants. Plusieurs organisations politiques et syndicales ont appelé ã une manifestation le 8 octobre dans la capitale pour exiger la réapparition des 43 disparus. Dans toutes les villes du pays, plusieurs dizaines de milliers de manifestants sont descendus dans les rues, dont 60 000 à la capitale. De même, la solidarité s’est exprimée partout dans le monde, avec des rassemblements ã Barcelone, Madrid, Los Angeles, Rio de Janeiro, etc. Celle-ci pourrait devenir la principale mobilisation que le gouvernement de Peña Nieto aurait ã affronter et pourrait également avoir des répercussions internationales : même les États Unis ont demandé au gouvernement de Peña Nieto de mener une enquête « transparente » sur ces événements. Aujourd’hui le gouvernement est attaqué sur sa politique répressive par plusieurs fronts : la crise de l’armée avec le massacre de Tlatlaya, la lutte contre la réforme de l’enseignement avec les étudiants de l’Institut Polytechnique National et maintenant la disparition des étudiants de Ayotzinapa.

Tandis que pleuvent les attaques contre le gouvernement, le mécontentement grandit peu ã peu. Face ã cette résistance grandissante, les forces répressives augmentent leur niveau de violence. L’Etat, complice des cartels, criminalise la contestation et renforce l’appareil répressif au nom de la « guerre contre la drogue » C’est cette situation qui a donné lieu au phénomène du féminicide ou aux massacres récurrents comme Acteal en 1997 (quand des paramilitaires ont assassiné 45 indigènes totziles proches des zapatistes). Pour Walter Benjamin, seule une révolution pourrait interrompre la marche de la société bourgeoise vers le chaos. Face à la barbarie capitaliste que connaît aujourd’hui le Mexique, on peut reprendre ses mots : « Marx avait dit que les révolutions sont la locomotive de l’histoire mondiale. Mais peut-être les choses se présentent-elles tout autrement. Il se peut que les révolutions soient l’acte, par lequel l’humanité qui voyage dans ce train, tire le frein d’urgence ».

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